MES MANUSCRITS

Dimanche 12 septembre 7 12 /09 /Sep 20:12

écrivains

 

Anne s’éloigne, suivie d’Emilie qui se confond en remerciements, elle embrasse sa belle-fille. William observe l’effusion de sa mère et s’approche.

-        Que se passe t-il encore avec mes petites femmes bien-aimées ?

-        Anne a réussit à convaincre papa de partir un mois en Autriche. Il a même avoué ses faiblesses de ces derniers mois, pourtant elle n’a absolument rien dit de mes soucis. Je me demande comme elle arrive à transmettre ses pensées.

-        Tu devrais dire ses volontés, maman ! Personne ne lui résiste, tu en as la meilleure preuve avec papa, ce qui n’est pas peu dire.

-        Je suis certaine que Georges et Elisabeth lui viennent en aide du haut du ciel, elle ne pourrait avoir cette force toute seule.

-        Détrompes-toi, maman !

 

Anne remplie son devoir d’hôtesse au bras de William, celui-ci est sollicité par un collègue et s’excuse auprès d’elle. Tout en continuant d’honorer ses hôtes, la jeune maman se dirige vers une femme qui semble l’observer depuis un moment. C’est Alice, l’épouse d’un ouvrier de William, sa fille se tient à ses côtés.

-        Quelle magnifique journée, Alice, ne trouvez-vous pas ?

-        Oui, Lady Anne, vos enfants sont superbes. Je vous présente ma fille Pierrette.

-        Je suis ravie de faire sa connaissance, c’est une belle jeune fille, vous devez en être fière !

-        Je l’étais jusqu’à ce jour, mais nous avons un problème. Pourrions-nous vous rendre visite prochainement ?

-        Volontiers, Alice ! Dés demain si vous voulez, je vous propose à 17 heures pour le thé.

-        Nous vous remercions, Lady Anne !

 

La journée se termine, les invités partent les uns après les autres non sans féliciter une dernière fois les heureux parents. Maxime, remercie chaleureusement ses amis, son épouse Claire s’efforce de sourire.

-        Je suis fier de mon petit filleul, William ! Me permettez-vous de le gâter et de lui rendre visite régulièrement ?

-        Ne le gâtez pas trop tout de même, Maxime ! Vous êtes toujours le bienvenu, vous avez accepté cette responsabilité, votre présence est légitime.

-        J’aimerais en finir avec ces mondanités, nous pourrions nous tutoyer, ne faisons-nous pas partie de votre famille, William ?

-        Tu as raison, Maxime, avec grand plaisir ! Anne semble apprécier ton souhait, tu connais sa simplicité.

-        Tu es comblé, William !

 

Claire rougit de colère, l’allusion de son époux était désobligeante, Anne comprend son état et la prend par le bras.

-        Avant de nous quitter, Claire, j’aimerais vous faire visiter nos écuries, je sais que vous êtes passionnée d’équitation comme moi.

-        Avec plaisir, Anne, je vous suis !

-        Je vous suggère de nous tutoyer également, ne sommes-nous pas de grandes amies ?

-        Oui, Anne ! Je te remercie de ne pas m’en vouloir. Maxime a raison, je me sens inutile.

-        Je sais, Claire. Je te propose de venir régulièrement, nous pourrons faire des balades à cheval dans les forêts, ou pouponner, qu’en penses-tu ?

-        Tu es admirable, Anne ! Ta compagnie me fera le plus grand bien, c’est avec joie que j’accepte ta proposition.

-        Regarde comme ils sont beaux, Claire ! Je te présente Pénélope, c’est une jument très douce, tu pourras la monter tant que tu voudras. Et voici mon fougueux étalon Ulysse, il n’accepte que moi, c’est un coquin mais il m’adore et c’est réciproque.

-        Comment ne pas t’aimer, Anne ? Ils sont magnifiques, je peux rester un peu avec Pénélope ?

-        Elle t’aime déjà, Claire.

 

Leur appartement à la Préfecture, aussi grand et luxueux soit-il, ne dispose pas des espaces verts du château. Claire est subjuguée, reconnaissante également de pouvoir s’adonner à son sport favori. Anne est convaincue qu’elle retrouvera ainsi la joie de vivre, qu’elle sera heureuse d’être auprès des jumeaux et que sa jalousie s’estompera. Les jeunes femmes rejoignent leurs époux, Maxime est stupéfait de constater l’air radieux de Claire.

-        Tu as raison, Maxime, Anne est formidable !

-        Et toi, tu es transformée, ma chérie ! Quel miracle a t’elle encore opéré ?

-        Celui d’être mon amie !

 

William propose de les garder pour dîner afin de sceller cet événement. Le couple accepte volontiers et se joint à cette grande tablée. La famille autrichienne profite de leur dernière soirée en Alsace et trinquent joyeusement. Emilie et Herbert sont satisfaits de cette merveilleuse journée à laquelle ils ont activement contribué. Les jumeaux et la petite Stéphanie dorment paisiblement dans la nursery. Stéphane et Rose participent au repas, car eux aussi, dorénavant, font partie de la famille.

 

Alice et sa fille se présentent le lendemain comme convenu. Anne les reçoit dans son boudoir, les invitées admirent la finesse de la décoration. Un petit bureau de style Empire, un charmant secrétaire, des Voltaires confortables, une liseuse placée devant la cheminée éteinte, une bibliothèque avec des livres anciens et contemporains, une table ronde dressée avec goût, agrémentent cette délicieuse pièce. On y est enclin aux confidences dans cette atmosphère égayée de magnifiques bouquets de fleurs. Anne leur propose de s’installer à table pour prendre le thé. Elle bavarde gentiment avec elles pour les mettre à l’aise.

-        Ces pâtisseries étaient délicieuses, Lady Anne.

-        Madeleine est une fée, elle adore les confectionner, je vous remercie pour elle ! Nous pourrions parler de votre problème, Alice.

-        J’ai longuement hésité, mais je sais que je peux vous faire confiance. C’est très délicat, il s’agit de Pierrette.

-        Je vous écoute !

-        Elle va avoir dix huit ans dans deux mois, elle est enceinte de huit semaines, mon mari n’est pas au courant, elle a été violée, Lady Anne !

-        Violée ? Et par qui ?

-        Je n’ose vous le dire, mais Pierrette est formelle.

-        Si vous êtes là, Alice, c’est pour me confier votre malheur.

-        Oui, Lady Anne. Le coupable, c’est Pierre, le fils de votre ami Edmond.

-        Le jeune Pierre ? Mais c’est incroyable, comment est-ce arrivé ? Est-il au courant de son état ?

-        Non, vous comprendrez que nous n’avons pas osé en parler, encore moins le dénoncer. C’était suite à une soirée en discothèque, Pierre a proposé à ma fille de la raccompagner, elle a accepté. Ses copines l’ont vu s’éloigner avec lui, jamais elles ne pourraient croire à un viol. Pourtant ma fille me jure qu’elle n’avait nullement l’intention de faire l’amour avec lui.

-        Alors il faut croire à sa franchise. Laissez-moi quelques instants pour réfléchir, Alice.

Anne est outrée, Pierre lui semblait être un charmant jeune homme, il accompagnait souvent ses parents en venant au château. Ce garçon ne peut pas être vraiment mauvais.

-        Pierrette, peux-tu me dire pourquoi tu as accepté qu’il te raccompagne ? Avais-tu une attirance envers lui ?

-        Nous sommes copains depuis longtemps, Lady Anne, je n’y voyais aucun mal. Je l’aime bien, oui !

-        Ne te semblait-il pas qu’il puisse éprouver un sentiment envers toi ?

-        Nous n’en avons jamais parlé, nous ne nous sommes même pas embrassés, je ne sais pas ce qui lui a pris. Il faut dire qu’il avait un peu bu, peut être même beaucoup. Je me suis débattue mais il est si fort, il a déchiré mes vêtements.

-        Les as-tu toujours ? En as-tu parlé à ta mère aussitôt ?

-        Oui, je les ai cachés, j’en ai parlé à maman le lendemain, je ne voulais pas la réveiller et surtout pas en parler à mon père.

-        Je te comprends, ne t’inquiète pas, Pierrette ! Seulement je me demande comment je peux vous aider.

-        Je suis si malheureuse, Lady Anne ! J’ai même pensé avorter, mais je suis encore mineure, mon père ne me le pardonnera jamais.

-        Ton père n’a rien à te pardonner, tu n’es qu’une victime. Mais je pense avoir trouvé une solution. Tu reviens seule demain, à la même heure et tu m’apportes tes vêtements déchirés, je convoque Pierre une demi-heure plus tard.

-        Je n’oserai jamais être confrontée à lui !

-        Il le faudra pourtant, Pierrette ! Tu attendras à la nursery pendant que je discute avec lui et selon sa réaction, j’aviserai.

-        Oui, Lady Anne.

 

Alice console sa fille et remercie Anne de ses attentions, même si celles-ci ne peuvent aboutir à un dénouement satisfaisant. La médiatrice trouve un prétexte pour convoquer le jeune Pierre, passionné d’horticulture. Elle lui demande de la conseiller pour agrémenter son parc de haies et prévoir une aire de jeux pour les enfants. Ce qui, tout compte fait, lui semble indispensable.

 

Pierre s’attendait à trouver Anne dans le parc, mais Stéphane l’invite à le suivre au boudoir.

-        Bonjour Pierre, c’est gentil d’être venu, tu vas bien ?

-        Bonjour, Lady Anne, merci et vous ?

-        J’irai droit au but, Pierre ! Assieds-toi !

-        Oui !

-        Reconnais-tu ces vêtements ?

 

Pierre rougit affreusement, le ton de son interlocutrice présage une sanction sévère. Il reconnaît les vêtements déchirés, une envie de fuir l’envahit mais il reste cloué dans son fauteuil. Anne attend patiemment sa réponse en changeant d’attitude, il ressent comme une compassion.

-        Je les reconnais, Lady Anne. Ce sont ceux de Pierrette.

-        Et qu’aurais-tu à me dire, Pierre ?

-        Pardon ! Je suis conscient de mon acte, je n’en dors plus depuis, je suis malheureux.

-        Et pourquoi es-tu malheureux ?

-        Parce que j’aime bien Pierrette, je ne cherche pas d’excuses, je suis impardonnable.

-        Au moins as-tu le mérite d’être sincère, Pierre. Seulement voilà, ce n’est pas tout, un  acte aussi vil demande réparation. Les conséquences sont graves, Pierrette est enceinte !

-        Oh ! Mon Dieu !

-        Comme tu dis ! Mais je ne veux pas te brusquer, je vais te laisser avec elle, tu lui demanderas pardon, et vous essayerez de trouver une solution. Par contre celle-ci sera décidée en toute connaissance de cause, il ne sert à rien de précipiter les évènements.

-        Ses parents sont au courant ? Les miens me tueraient, Lady Anne !

-        Uniquement sa mère et pour le moment, nous ne dirons rien à son père ni à tes parents, c’est à toi de le faire. Je vais chercher Pierrette, elle est avec nos bébés.

 

Anne se veut rassurante auprès de Pierrette, elle sourit en la voyant s’occuper des jumeaux. La jeune fille rejoint Pierre au boudoir en refermant la porte derrière elle. Après un long moment ils ressortent ensemble, Anne les attend dans le parc et les conduit à l’endroit qu’elle envisage pour l’aire de jeux. Pierre lui présente ses idées et lui propose de lui dessiner un plan.

-        Maintenant vous allez me dire ce que vous avez décidé. Je veux que ce soit Pierrette qui réponde !

-        Pierre m’a demandé pardon, Lady Anne. Nous éprouvons un autre sentiment mais ne savons pas encore lequel.

-        Ne précipitez rien, mes enfants ! Apprenez à vous apprécier, l’amour profond ne se commande pas. Comptes-tu toujours avorter, Pierrette ?

-        Non, Lady Anne ! Pierre en serait malheureux et moi aussi, nous en avons parlé.

-        Revenez me rendre visite dans deux semaines, d’ici là vous devriez vous voir le plus souvent possible, mais chez vos parents respectifs. Ensuite nous aviserons.

-        Qu’aurions-nous fait sans votre aide, Lady Anne ?

-        Vous auriez été malheureux toute votre vie, mes chéris ! L’essentiel est que tu aies pu comprendre et pardonner, Pierrette. Tout cela restera entre nous.

 

Ils repartent en se tenant par la main, William les croise en les saluant, amusé de leur comportement. Etonné de leur présence, il pose la question à son épouse. Anne lui parle du projet de l’aire de jeux pour les enfants qu’elle veut confier à Pierre. Il ne sert à rien d’informer William qui éprouverait probablement une aversion envers le jeune homme et une gêne profonde envers son ami Edmond.

-        Ce n’est pas un peut tôt pour songer à une aire de jeux, ma chérie ?

-        Les haies auront le temps de pousser en même temps que les jumeaux et Stéphanie, William.

-        Suis-je bête ! C’est évident, tu penses vraiment à tout. Mais tu as raison d’avoir fait appel à Pierre, il est vraiment doué ce garçon.

-        Comment s’est passée ta journée ?

-        Figures-toi que j’ai enfin une ouverture vers la Californie. Ils ont mis du temps mais ma patience et ma ténacité ont porté leurs fruits, si l’on peut dire sans jeu de mots. Compte tenu des quantités, je serai obligé de transférer des commandes aux autres viticulteurs.

-        C’est une merveilleuse nouvelle, William ! Nos amis te seront reconnaissants et redevables, la région sera prospère. Surtout que la production de cette année promet une quantité supérieure aux dernières.

-        En sauvegardant la qualité, ce sera un millésime. Une merveilleuse année avec nos bébés, mon amour. Sont-ils toujours aussi sages ?

-        Elisabeth est déjà plus turbulente que Philippe, mais ils sont adorables tous les deux.

-        Ne dit-on pas : telle mère, telle fille ?

-        Alors ça promet, je plains déjà son époux ! Mon pauvre William !

-        Mais je ne m’en plains pas du tout, bien au contraire !

-        Dans mes bras mon cher époux !

Depuis la naissance des jumeaux, William redouble de fougue envers son épouse. Leurs actes sexuels deviennent très érotiques, les préliminaires plus longs et voluptueux. C’est tout naturellement qu’Anne dirige leurs ébats, des fantasmes surgissent de leurs esprits. William lui propose qu’elle lui bande les yeux, elle se prend au jeu en le surprenant de maintes caresses.

-        C’est délicieux, de te voir à ma merci, William !

-        Et pour moi de m’abandonner à tes caresses, mon amour.

-        N’appelle t’on pas cela de la soumission ?

-        Tu es ma Dominatrice, Lady Anne !

-        Oui, Willy !

 

C’est de façon spontanée qu’elle lui donne ce diminutif, tout autant que William la reconnaît comme dominatrice. Anne, soucieuse de leurs relations sexuelles, songe à se documenter sur ces pratiques méconnues mais sensuelles. Cette découverte l’émoustille, elle prend les tétons de Willy entre ses dents et les mordille. Le sexe de son époux gonfle et se dresse à la verticale, ses gémissements emportent Anne, elle s’empale sur cette verge tendue. La surprise est telle que son orgasme s’accompagne d’une ondée faramineuse, rarement ressentie, elle bouge ses fesses avec des mouvements langoureux, elle crie sa délivrance, William éjacule aussitôt dans un râle de plaisir. Ils restent ainsi accouplés, rompus, le temps de retrouver leurs esprits.

-        Je vous appartiens, Lady Anne !

-        Toujours davantage, Willy !

-        Prenez mon corps pour vos plaisirs !

-        Dès que j’en éprouve l’envie, de jour ou de nuit, Willy !

-        De souffrir pour vous, de ramper devant vous, de vous lécher les pieds !

-        Ta bouche et ta langue dans mon sexe !

-        Pour vous faire jouir et m’abreuver de votre liqueur !

-        Alors lèche mon clitoris et fais-moi jouir, encore et encore, Willy !

 

Il s’exécute admirablement, Anne éprouve un déferlement d’orgasmes, elle est redevenue insatiable. Willy lèche et boit sans se lasser, il se sent contraint de donner du plaisir à sa Lady en patientant entre chaque ondée. Anne, éreintée mais heureuse, le repousse enfin, elle lui enlève le bandeau et le prend dans ses bras. Ils s’endorment au petit matin.

Le regard de William a changé, il est devenu humble et grave, ils sont seuls au petit-déjeuner.

-        J’aime ce regard, William !

-        Tu as révélé ma condition, Anne.

-        Cependant, je ne veux pas que les autres puissent la déceler.

-        Ne t’inquiète pas, je saurai différencier les situations. Nos jeux resteront intimes.

-        Et seulement selon mes désirs.

-        Oui, Lady Anne ! Je vous aime, je t’aime !

 

William, toujours matinal pour se rendre à l’exploitation, retarde son départ. Il n’a pas envie de quitter sa Lady, celle-ci se voit obligée de le bousculer. Elle sent qu’un désir l’empêche de bouger, Anne réfléchit aux paroles murmurées la veille. Elle a trouvé ! Pieds nus dans ses mules, d’un signe, elle signifie à son époux de se mettre à genoux.

-        Lèche mes pieds et applique-toi, Willy !

-        Quel bonheur, Lady Anne !

-        Ensuite tu files au travail, tu dois être productif !

-        Oui, ma Lady !

-        Et ne t’avise pas de rentrer plus tôt que d’habitude !

-        Pourtant, j’ai déjà hâte de vous retrouver, Lady.

-        Justement, je te connais trop bien !

-        Je vous le promets, ma Lady.

 

Anne le laisse encore lécher ses pieds quelques instants puis elle le repousse de la jambe. Willy a compris et redevient William en l’embrassant tendrement. Avant de faire sa toilette, Anne se rend à la nursery, les jumeaux l’attendent sagement malgré son retard. Rose leur a déjà donné leur bain, ils sentent bon le savon, le talc et l’eau parfumée. Les biberons sont prêts, Anne les installe côte à côte pour les faire boire à deux mains. Elle leur a donné cette habitude, ils se tiennent correctement et avalent doucement leur nourriture du matin. Tous les jours, elle joue avec eux durant une heure  matin et  soir en leur racontant une histoire ou fredonnant une chanson pour les endormir.

Dans son bain, Anne se remémore cette folle nuit de découvertes. Il faut qu’elle consulte la bibliothèque, il lui semble avoir vu plusieurs livres qui n’avaient pas particulièrement retenu son attention jusqu’à ce jour. Habillée, elle retrouve son boudoir et consulte les auteurs inconnus. Apollinaire, Verlaine, Maupassant, Nerciat et Sade font partie des anciennes éditions. Elle les feuillette les uns après les autres, se demandant pourquoi ses parents avaient de telles lectures. Leur héritage est confirmé, leur fille apprécie, comme eux.

Tous les matins, elle s’adonne à la lecture de ces récits après avoir reçu Stéphane pour consulter les comptes et donner ses directives d’intendance. Elle en parle avec William durant leurs soirées intimes, installés confortablement au salon. Willy, instinctivement se met à terre, à ses genoux pour écouter et commenter les passages sélectionnés par sa Lady.

-        Je veux que tu ailles dans une librairie spécialisée et choisir des livres et des revues plus récentes, Willy !

-        J’irai dés demain, Lady Anne !

-        Je t’interdis de les lire avant moi !

-        Je vous le promets !

-        Depuis quand éprouves-tu ces fantasmes ? L’as-tu déjà réalisé avec une autre dominatrice ?

-        Depuis mon jeune âge, Lady. J’étais toujours en admiration devant ma tante Helga. Hautaine, directive, méchante, elle me fascinait. J’ai rencontré plusieurs fois une dominatrice professionnelle en Californie.

-        Tu ne m’en as jamais parlé pourtant, pourquoi ?

-        Je n’osais pas, d’une part de peur de vous offusquer mais d’autre part dès le premier instant où je vous ai rencontrée, je l’ai pressenti à votre regard.

-        Nous avons mis du temps pour l’extérioriser, William.

-        Ma patience est récompensée, ma chérie.

 

Une promenade est prévue avec Claire, elle arrive souriante au château, déjà vêtue de sa tenue de cavalière. Anne la reçoit amicalement et l’invite dans un premier temps à rendre visite aux jumeaux. Elle tient à l’habituer à leur présence afin de l’aider à oublier son malheur et apprendre à aimer les enfants. Claire prend Philippe dans ses bras, le bébé lui fait de grands sourires.

-        Le petit filleul de Maxime m’a reconnue, Anne !

-        La marraine d’Elisabeth lui manque beaucoup. Tu accepterais de la remplacer de temps en temps, Claire ?

-        Avec joie, je pourrai la gâter aussi ?

-        Comme Maxime avec Philippe, mais soyez raisonnables !

-        C’est l’heure de leur promenade, non ? Si nous y allions ensemble ?

-        Et notre projet à cheval ?

-        Plus tard, d’abord les bébés, Anne !

 

Le résultat a dépassé les espérances d’Anne, le sourire complice de Rose la félicite. Les deux mamans et la marraine par intérim bavardent allègrement en promenant les enfants dans les allées du vaste domaine. C’est déjà l’heure du thé.

-        Il va falloir changer nos habitudes, Claire.

-        Oui, notre ballade est compromise aujourd’hui, mais tu ne peux savoir le plaisir ressenti grâce aux gazouillis de ma petite Elisabeth.

-        Nous allons convenir d’une journée entière par semaine, le matin pour l’équitation et l’après-midi avec les enfants.

-        Je suis heureuse, si heureuse ! Merci ma grande amie !

-        Tu le mérites, Claire !

 

William s’est empressé, comme un enfant, d’acheter plusieurs livres et revues sur la domination. Délicatement, pour prouver son obéissance, il a demandé au vendeur d’en faire un paquet cadeau. Au salon, il le présente humblement à sa Lady en se mettant à genoux devant elle. Anne défait le paquet lentement et minutieusement, l’impatience de Willy la transperce d’un plaisir sadique. Cette nouvelle sensation prouve sa prédisposition à aimer faire souffrir psychologiquement. Chaque être possède deux facettes. En ce qui la concerne : bonne, généreuse, douce, aimante d’un côté et sadique, machiavélique, hautaine, sensuelle de l’autre. Les facettes de William sont complémentaires : dirigeant, sévère, méthodique, intransigeant d’un côté et humble, obéissant, affable, sensuel de l’autre. La philosophie de Sade s’avère exacte.

Anne découvre la carte accompagnant le cadeau.

 

«  Pour ma tendre Anne et Hautaine Lady,

 

Je te remercie de ton ouverture d’esprit. Je Vous remercie de Votre bienveillance.

Je te remercie de ton amour. Je Vous remercie de votre sensualité.

Je te remercie d’être mon épouse. Je Vous remercie d’être ma Maîtresse.

Je te jure fidélité et soutien. Je Vous jure obéissance et dévotion.

Je t’aime. Je Vous vénère !

 

William, Willy »

 

Anne, émue le serre dans ses bras et l’embrasse tendrement. Ses sentiments sont contradictoires, elle aimerait lui prouver son amour, mais également lui faire subir l’abstinence. Lequel de ces sentiments l’emporte ?

-        Willy ! Tu vas m’attendre sur le lit, nu, les yeux bandés !

-        Oui, Lady Anne.

-        Je veux feuilleter quelques-unes de ces revues en prenant mon temps !

-        Oui, Lady Anne.

-        Je t’interdis de te toucher, tes mains seront derrière le dos !

-        Promis, Ma Lady.

-        File, Willy !

-        De suite, Maîtresse !

 

En lisant les articles sur certaines méthodes et pratiques de domination, Anne éprouve de véritables jouissances. William n’a choisit que les thèmes d’hommes soumis, cependant il y a quelques textes et images de femmes de même nature. Anne est surprise de ressentir des ondées de plaisirs en observant ces femmes nues dans des positions obscènes, livrées à des Dominatrices munies de superbes cravaches. Willy doit être impatient mais Anne ne peut s’empêcher de poursuivre ses lectures sans se rendre compte de l’heure tardive. Fatiguée, elle prend ses livres et revues ainsi que la carte pour les mettre sous clé dans le secrétaire du boudoir.

Willy est endormi nu sur le lit, les yeux bandés mais en position de fœtus. Anne se glisse doucement sous les draps pour éviter de le réveiller. Le lendemain matin, William se confond en excuses.

-        Tu mérites d’être puni, je t’ai ordonné de m’attendre, Willy !

-        J’en suis conscient, Ma Lady. Comment puis-je me faire pardonner ?

-        Par deux nuits d’abstinence ! Cela t’apprendra à me désobéir !

-        Vous êtes dure, Maîtresse.

-        Trois ! Suite à cette réflexion !

-        Pardon, Lady Anne.

 

Satisfaite de son emprise, voir étonnée, Anne vaque à ses occupations avec une nouvelle énergie. Leur délai de réflexion arrivé à terme, Pierre et Pierrette ont obéi à sa convocation. Le jeune homme remet son plan qui satisfait pleinement la maman, elle le félicite pour son talent en lui suggérant de le réaliser.

-        Ce sera avec plaisir, Lady Anne, mais j’insiste pour ne pas être rémunéré.

-        Je pense avoir compris la raison. Qu’avez-vous décidé ?

-        Nous avons découvert nos sentiments, nous nous aimons Lady Anne !

-        C’est merveilleux, mes enfants ! Vous en êtes certains ?

-        Je vous le jure ! Nos parents sont ravis, ils nous acceptent réciproquement.

-        Avez-vous parlé mariage ou vie commune ? Savent-ils que Pierrette est enceinte ?

-        Oui, Lady Anne, depuis hier, nous ne pouvions vous faire cet affront. Mes parents préconisent le mariage en accord avec ceux de Pierrette et nous-même.

-        Je suis la première à vous féliciter.

 

Anne s’adresse à Pierrette.

-        Tu es amoureuse de Pierre, ma chérie ? Il ne faut pas que votre union soit basée sur une obligation, elle serait vouée à l’échec !

-        Bien au contraire, Lady Anne, je suis comblée de bonheur, j’aime Pierre de tout mon cœur.

-        L’incident est oublié et pardonné ?

-        Au point que je me demande si je n’étais pas un peu consentante ?

-        Alors garde ce sentiment dans ton esprit et n’en parlons plus !

-        Maman avait raison de vous consulter, Lady Anne. Elle est dehors et aimerait vous remercier de vos bontés.

-        Petits malheureux ! Allez vite la chercher !

 

Alice, les bras chargés de fleurs et de pâtisserie, s’empresse d’embrasser sa bienfaitrice. Elle pleure de joie, n’arrive pas à sortir un mot, Anne ouvre l’emballage du gâteau.

-        Ce kouglof est sublime, Alice, j’ai envie de le déguster sur-le-champ. J’en ai l’eau à la bouche.

-        Il est frais de ce matin, Lady Anne.

-        Asseyez-vous les enfants, vous êtes certainement aussi impatients que moi ! A vous l’honneur de le découper Alice.

-        C’est si peu par rapport à votre bienveillance, Lady Anne. Je ne pourrai jamais suffisamment vous prouver ma reconnaissance.

-        Madeleine fait de délicieuses pâtisseries, mais le kouglof n’est pas son fort et je l’adore, vous comprenez mon allusion, Alice ?

-        Avec joie, Lady Anne. Je vous l’apporterai tous les dimanches à l’aube. Et autant que vous désirez si vous avez des invités.

-        Vous voilà promue pâtissière spécialisée du château, Alice !

-        Quel bonheur !

 

L’heureux dénouement satisfait pleinement la médiatrice, elle se félicite de son inspiration. Le scandale aurait été terrible et aurait ruiné la vie et la carrière de ce jeune écervelé. Sans compter le désastre et la honte pour deux familles respectables. La jeune fille et son enfant auraient du subir une compassion mal acceptée et douloureuse. Tout est bien qui finit bien !

 

Par Mylady - Publié dans : MES MANUSCRITS
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Mardi 7 septembre 2 07 /09 /Sep 10:26

écrivains

 

Pour remercier nos visiteurs qui ont fait que nous soyons au top des blogs « over-blog », je vais publier mon deuxième manuscrit.

Je vous souhaite bonne lecture en vous signalant que le récit est fictif et protégé en droit d’auteur.

Mon pseudonyme d’écrivaine étant « Liane Letailleur »

 

Si un éditeur est interessé, n’hésitez pas de me contacter.

 

DEUXIEME CHAPITRE

 

Le scandale

 

 

Stéphane est heureux de retrouver son épouse, il remercie Anne de sa bienveillance à propos du bébé et lui présente les comptes. Satisfaite, elle le félicite mais William lui apprend que deux autres disparitions ont été signalées. Deux jumelles polonaises, qui avaient travaillé chez un des amis du couple. Le retour de Lady Anne lui ayant été signalé, ce dernier s’empresse de lui rendre visite.

-        William et Charles m’ont conseillé de m’adresser à toi, Anne. Te rends-tu compte de ma responsabilité ?

-        Je te comprends, Edmond. Tu as bien fait de prévenir William, il a immédiatement informé la préfecture, le scandale doit être évité. Comment est-ce arrivé ?

-        Les parents des jumelles m’ont appelé, les vendanges étaient terminées, ils s’inquiétaient de leur absence et pensaient que je les avais gardées pour des tâches supplémentaires. Elles étaient présentes jusqu’au dernier jour et sont parties comme les autres, ravies de leur séjour et du salaire. Pourrais-tu interroger discrètement les saisonniers, je te laisse leurs coordonnées.

-        Volontiers, Edmond, mais en premier lieu je veux plus de précisions, j’appelle Monsieur le Préfet. Je te tiens au courant.

-        Je te remercie Anne, tu m’enlèves un poids. Ton bébé se porte bien ? Je ne voudrais pas te fatiguer avec mes problèmes.

-        Ne t’inquiète pas, il se porte comme un charme, il gigote avec vigueur.

 

Le Préfet reçoit Anne avec complaisance, heureux de pouvoir compter encore une fois sur elle. Ils décident de s’appeler par leurs prénoms, ils ont besoin l’un de l’autre, une amitié s’instaure. L’affaire est grave, le monde viticole est menacé, Maxime tient à la discrétion et propose de se rendre régulièrement au château pour éviter les déplacements de sa nouvelle amie. Le fait de la voir trop souvent à la Préfecture pourrait entraîner des suspicions erronées.

-        Ne faites aucun commentaire auprès des saisonniers, Anne, il faudrait trouver un moyen de les interroger sans qu’ils puissent en saisir la véritable raison.

-        Je leur dirai que notre ami Edmond nous a conseillé les jumelles pour l’année suivante, qu’en pensez-vous Maxime ?

-        Bonne idée ! Que vous prenez des renseignements avant de les engager ! Je vous fais confiance, vous saurez les mettre à l’aise.

 

Ce qui est le cas, les langues se délient, tantôt se répandant en louanges amicales, tantôt laissant paraître une certaine jalousie. Les jumelles sont très belles, blondes comme les blés, elles adoraient sortir et danser, rentraient tard la nuit, très actives malgré cela, Anne n’aura rien à craindre. Elles comprennent la langue allemande mais la parlent difficilement, un seul détail est à retenir : Les jumelles se réjouissaient de visiter la « Volerie des Aigles » avec un ami avant de quitter la région.

 

Près du Haut-Koenigsbourg et de la route des vins, se dressent les ruines du château médiéval de Kintzheim, en haut d’une colline de sapins noirs. On peut y voir évoluer au-dessus des vieux murs moussus, de grandes ailes sombres. La volerie donne à ses visiteurs l’occasion unique de pouvoir admirer en plein ciel ou à quelques centimètres des spectateurs, les plus beaux rapaces de la terre. Les aigles et condors naissent dans le centre de reproduction et sont dressés pour leurs démonstrations. Ils sont en vol libre et reviennent toujours à leur gîte. Les visiteurs sont sensibilisés à une protection efficace des rapaces.

Les spectacles permettent d'observer d'impressionnantes évolutions de rapaces en vols libres. Des milans, aigles et faucons effectuent divers piqués à grande vitesse. Des faucons travaillent au leurre. Des vautours survolent les têtes du public ébahi. Un condor des Andes marche sur les genoux des jeunes spectateurs. Un aigle pêcheur est présenté en action de pêche dans un petit bassin situé au milieu de l'aire de présentation qui se situe dans la cour du château.

Anne se demande qui serait cet ami et si les autres jeunes filles disparues ont également été invitées à visiter d’autres parcs animaliers de la région. La montagne des singes et le parc des cigognes sont des particularités attrayantes et se situent à quelques kilomètres l’une de l’autre.

-        Maxime, ce serait peut être une piste importante. Ce détail a certainement échappé aux autres saisonniers, car au fond, il est normal, pour des personnes venant d’autres régions françaises et étrangères, de visiter les sites alsaciens

-        Le Procureur est avisé de ces disparitions inquiétantes, l’enquête judiciaire est en cours, les autorités compétentes sont alertées, une cellule spéciale est ouverte, tous les dispositifs sont en place, je fais uniquement le relais avec vos renseignements.

-        Je pense qu’il faudrait les informer de cette nouvelle recherche, Maxime.

-        Certes, Anne, mais comment pourrions-nous trouver cet homme parmi les milliers de visiteurs.

-        Les jumelles ne sont certainement pas passées inaperçues, il suffirait d’un employé observateur ou une caissière. De mon côté je recontacte nos ouvriers de l’an passé, surtout le jeune breton qui semble avoir souvent parlé avec Olga.

-        Votre ténacité m’incite à suivre votre exemple, ma chère Anne. Cependant nous avons un problème, la saison est terminée, les permanents ne sont plus les mêmes.

-        Alors comptons sur le facteur chance, Maxime !

-        Rien de plus simple aux yeux de ma chère Lady Anne !

 

Maxime est bel homme, la quarantaine, ses brillantes études l’ont amené à ce poste honorable. Son épouse Claire, est une jeune femme effacée, issue d’une famille de magistrats. Son grand malheur est celui de ne pouvoir enfanter, sa stérilité pèse sur le couple. Anne compatit à sa douleur mais n’arrive pas à nouer une amitié avec elle. Claire est distante, certainement jalouse de la savoir enceinte et de constater le rapprochement qui se dessine entre son époux et elle. Maxime doit vanter l’énergie de sa nouvelle amie, ses nombreuses relations, l’amour de ses proches et le respect des habitants de la région.

 

Le pressentiment d’Anne est à nouveau justifié. D’après les renseignements pris auprès de Loïc et Charles, Olga et Nathalie ont effectivement envisagé l’agréable perspective de visiter les parcs animaliers avec un ami. Mais ni l’un, ni l’autre ne peuvent donner de détails concernant ce mystérieux inconnu. D’après Maxime, pour le moment aucun employé de la volerie n’a remarqué la présence des jumelles. L’investigation auprès des autres permanents, exerçant leurs fonctions à la date concernée, suit son cours.

-        J’ai eu un appel de mon cousin Rolf, ma chérie, il paraît que tu as réussi un exploit.

-        J’ai oublié de t’en parler, William, cela me semblait naturel. Tante Helga était en train de détruire toute la famille.

-        Je ne comprenais pas la raison de son appel, ils ont acheté une belle propriété située à quelques kilomètres de l’exploitation. Rolf a exprimé sa joie et je dois te transmettre leurs remerciements.

-        Je suis vraiment heureuse, Sabrina mérite de l’être également. Elle aime son époux et son attirance envers oncle Dieter ne me plaisait qu’à moitié.

-        Pourrais-tu me raconter cette histoire, petite cachottière ?

 

Anne lui confie les problèmes et les discussions qu’elle avait eu avec la famille durant son séjour en Autriche. William est sidéré de l’emprise exercée par son épouse sur sa chipie de tante, il la félicite tendrement. Depuis qu’il a appris son état, William redouble d’attentions envers Anne, il la comble de cadeaux, allant des fleurs aux bijoux, mais ses effusions se font rares. Comme tous les hommes, il a peur de perturber sa grossesse, malgré les explications contraires de son épouse. Se montrant câline et sensuelle, elle tient à le persuader de son erreur, sa libido les entraîne au firmament du plaisir. William se laisse emporter malgré ses réticences, l’amour est  le plus fort, mais sa conviction le retient de jour en jour davantage..

En revenant de sa visite en clinique obstétricale, Anne s’empresse de passer à l’exploitation pour annoncer la surprise à William et à ses beaux-parents.

-        Ce sont des jumeaux, William !

-        Dieu du ciel, Anne ! Que fais-tu là, tu devrais te reposer !

-        C’est tout ce que tu as à me dire ?

-        Pardonne-moi, ma chérie ! Je n’arrive pas à exprimer ma joie.

-        Embrasse-moi !

-        Viens ! Entrons dans la maison, maman te fera un thé, ensuite je te reconduis chez nous, je ne veux plus que tu prennes la voiture !

-        Tu exagères, William ! Je ne suis pas malade, simplement enceinte comme des millions de femmes.

-        Quand bien même, tu es la mienne et je suis responsable de ton état. Des jumeaux en plus, je suis mort de peur, Anne !

-        Je comprends parfaitement ton attitude, mon pauvre amour ! Je te promets d’être raisonnable.

 

Emilie et Herbert sont fiers et heureux, ils s’empressent de cajoler leur belle-fille et de rassurer leur fils. Celui-ci ne peut se contrôler, il insiste pour ramener Anne au château en lui demandant de se reposer devant le feu de cheminée du salon. Il se hâte de chercher Rose en lui signifiant de ne plus quitter sa patronne.

-        Ce sont des jumeaux, Rose ! William n’arrive pas à comprendre que ce n’est pas une catastrophe, il ne faut pas lui en vouloir.

-        Bien au contraire, Lady Anne. Il a entièrement raison, vous auriez du consulter auparavant, je vous trouvais bien ronde.

-        Je ne vais tout de même pas rester alitée jusqu’à l’accouchement ! Le professeur m’a précisé que je suis en pleine forme et que l’air me fera le plus grand bien ainsi qu’aux bébés.

-        Je pense que vous ne voulez toujours pas savoir leur sexe ? Stéphane a insisté pour moi, ce sera une fille.

-        Non, je ne sais toujours pas, mais je suis heureuse pour toi, Rose. Il ne faudrait pas que j’accouche de deux garçons ils pourraient se disputer la main de votre fille.

-        Vous êtes incroyable de malice, Lady Anne ! Votre humour est sans égal, je vous adore !

-        Tu ne me quitteras jamais Rose ? J’ai besoin de toi et Stéphane m’est devenu indispensable.

-        Je vous le promets, Lady Anne ! Je me porte garante pour Stéphane, nous sommes tellement heureux parmi vous, votre famille et vos amis. On nous envie d’habiter au château, nos parents en sont fiers.

-        Vous pouvez disposer de toute l’aile, recevoir vos parents et amis. Avoir d’autres enfants aussi, vous avez suffisamment de pièces.

-        Vous êtes si bonne avec nous, Lady Anne, comment pourrions-nous vous quitter ?

-        Je suis heureuse, Rose ! J’imagine déjà les cris, les pleurs, les jeux et les joies de nos enfants. Tu seras très occupée ma pauvre amie ! Ne m’appelles plus Lady !

-        Pour mon immense bonheur, Anne.

 

Les fêtes de fin d’année restent intimes, William ne tient pas à fatiguer Anne avec les invités habituels, ce que ceux-ci comprennent aisément. Rolf et Sabrina sont heureux, ils ont enfin une petite fille après leurs trois garçons. Ils l’ont appelée Anne et demandent à leur bienfaitrice d’être sa marraine, ce qu’elle accepte avec joie en leur conseillant toutefois d’attendre son accouchement pour célébrer le baptême du bébé.

Maxime se rend régulièrement au château afin d’informer Anne de l’évolution des recherches.

-        Vous êtes resplendissante, Anne ! Votre grossesse vous rend encore plus belle et féminine.

-        Je vous remercie, Maxime, pourtant j’avoue être impatiente d’accoucher. Je n’aime pas rester inactive ! Quelles sont les dernières nouvelles ?

-        J’ai le plaisir de vous annoncer que vous aviez raison, les jumelles ne sont pas passées inaperçue. La caissière a été retrouvée, elle a formellement reconnu les jeunes filles sur la photo.

-        Ne me tenez pas en haleine, mon ami ! Se souvient-elle d’un homme qui les a accompagnées ?

-        Oui, Anne ! Elle avait  pensé que ce pouvait être leur père et qu’ils étaient allemands.

-        Leur père ? Allemands ?

-        Elle les a entendus parler en allemand, l’homme est d’un certain âge, la cinquantaine d’après son observation. Il est évident qu’elle n’a pu préciser le jour de leur visite, toujours est-il qu’elle était de permanence à cette époque.

-        Mais ce n’est pas leur père ?

-        Bien sûr que non, Anne ! Celui-ci n’a pas quitté la Pologne. Ce n’est que la déduction de cette brave dame. Nous n’avons pas insisté.

-        Elle n’a pas pu donner d’autres renseignements ? La voiture peut être ?

-        C’est impossible, le parking est éloigné de la caisse. Mais nous cherchons encore les gardiens.

-        Bonne initiative, Maxime.

-        Vous me l’auriez rappelé, Anne, je n’en doute pas un seul instant.

 

Malgré toute la discrétion des enquêteurs, les rumeurs ne peuvent être évitées. Les visites de Maxime au château, les amis viticulteurs concernés, les saisonniers interrogés propagent des ragots. Anne conseille à William de convoquer ses ouvriers au château, elle rassemblera également le personnel. Un buffet campagnard leur est offert avant l’intervention de la « châtelaine » Celle-ci, tout en rondeur affiche une plénitude et un épanouissement qui font l’admiration des convives. Emilie et Herbert sont présents, ils tenaient à manifester leur approbation quant à l’action de leur belle-fille. William, toujours aussi anxieux, a cependant accepté la nécessité d’éclaircir la situation en faisant confiance à son épouse.

-        Nous sommes convaincus que vous êtes conscients des fugues de ces jeunes filles. Par conscience professionnelle et civisme, nous étions obligés de prévenir Monsieur le Préfet ainsi que les autorités concernées. Vous n’ignorez pas que Monsieur le Préfet et son épouse sont des amis très proches. Je sais également que vous faites tout votre possible pour les recevoir. Au nom de mon époux, mes beaux-parents et de moi-même, je tiens à vous remercier et vous féliciter de votre efficacité dans les tâches propres à vos fonctions. Vous pouvez toujours compter sur moi et ma discrétion si vous rencontrez des problèmes, vous pouvez en parler autour de vous. Néanmoins, avant de propager des informations erronées, je vous conseille vivement de venir m’en rendre compte. Rien n’est plus désagréable que d’entendre des allégations plus ou moins mensongères, je présume que vous avez la même aversion. Je ne veux plus de cancans, je sanctionnerai les récidivistes ! Avez-vous des questions ?

-        Qu’est-il advenu de ces jeunes filles, Lady Anne ?

-        Vous savez qu’elles sont étrangères, la France est le paradis pour elles. La plus petite maison est plus grande que notre château à leurs yeux. Un arpent de terre est un Eden et un super marché remplace un millier de boutiques de leurs pays. Si elles sont heureuses, tant mieux pour elles !

-        Que vouliez-vous dire en nous proposant votre aide, Lady Anne ?

-        Que je serais votre médiatrice pour tous vos problèmes ! Qu’ils soient administratifs ou juridiques ou familiaux, je me tiens à votre disposition pour essayer de les résoudre.

-        Lady Anne, nous vous sommes reconnaissants de vos bontés et vous souhaitons de magnifiques bébés. Nous sommes entièrement de votre avis et ne manquerons pas de veiller ou de remettre en place les personnes médisantes.

-        Il n’existe rien de plus beau au monde, qu’une parfaite entente. Je suis ravie de votre complaisance et je vous fais entière confiance. Permettez-moi de me retirer, je sens que mes petits monstres veulent se reposer. Nous vous invitons tous à leurs baptêmes !

 

William enlace son épouse sous les applaudissements des convives et l’embrasse tendrement. Rose et Emilie s’empressent d’accompagner Anne dans ses appartements. Belle-maman s’inquiète de la pâleur de sa belle-fille.

-        Anne, il faut prévenir ton professeur, ton intervention t’a terriblement fatiguée.

-        Je pense qu’il s’agit simplement de l’impatience des bébés, Emilie.

-        Je vais appeler William !

 

Son époux est affolé, l’ambulance arrive et conduit Anne à la clinique. Le professeur l’attend pour l’ausculter.

-        C’est normal, Anne ! Les jumeaux arrivent rarement à terme, ne vous inquiétez pas.

-        Je n’ai aucune crainte, vous devriez rassurer William, il lui faut un calmant. Je ne pense pas qu’il soit en état d’assister à l’accouchement, le pauvre !

-        L’infirmière s’occupera de lui, concentrez-vous sur vos bébés, ne pensez à personne d’autre !

-        Nous n’avons même pas choisi les prénoms ! Si l’un d’eux est un garçon, le seul qui me vient à l’esprit sera Philippe, comme vous, cher ami.

-        Vous êtes incroyable Anne, mais si cela vous plaisir, j’en suis ravi. Et si vous avez une fille ?

-        Elisabeth !

 

Anne met au monde deux magnifiques bébés, un garçon et une fille, Philippe et Elisabeth. Elle a pensé à sa maman qui serait fière de serrer sa petite-fille dans ses bras ainsi que son petit-fils. William tenait à assister mais n’a vu que la naissance de Philippe, le pauvre s’est évanoui avant l’arrivée d’Elisabeth.

La plus belle chambre de la clinique est emplie de joie, de pleurs et de cris. Anne, ses deux bébés dans les bras, est souriante et en pleine forme. William l’observe, ahuri.

-        Je me sens vraiment ridicule par rapport à toi, ma chérie. Tu accouches de deux enfants et moi je te fais faux bond.

-        C’est le résultat de tes mois d’anxiété, William. Il était temps que tu sois soulagé !

-        Je ne peux que te remercier de l’immense bonheur que tu m’apportes, mon amour. Tu es merveilleuse, nos enfants sont superbes, je t’aime !

-        Le choix des prénoms te satisfait, William ? Ce fut spontané, je n’ai pas réfléchi.

-        Entièrement, Anne ! Surtout celui de ta maman, mais Philippe me plait également.

-        Reste le choix du parrain et de la marraine, qui proposes-tu ? Il en faudrait quatre.

-        Que penses-tu de Maxime et Rose pour l’un, Stéphane et Sabrina pour l’autre ?

-        L’épouse de Maxime va être vexée, William.

-        Elle comprendra que Rose le mérite, sinon tant pis pour elle. Je ne la porte pas vraiment dans mon cœur.

-        Cette démarche te revient, je te laisse cette charge.

 

Maxime ne se soucie pas de son épouse et accepte avec joie d’avoir Philippe comme filleul, Rose est émue et fière ainsi que Stéphane et Sabrina. Anne tenait à avoir ses bébés à proximité et avait préparé leur nursery dans l’aile centrale. L’enfant de Rose aura sa propre chambre dans l’aile de ses parents mais partagera celles des jumeaux durant les journées. Emilie passe les nuits des premiers mois au château, elle tient à soulager sa belle-fille et Rose qui arrive elle-même bientôt à terme.

William et Anne se rendent en Autriche pour assister au baptême de la petite Anne. La famille de la petite est heureuse dans leur nouvelle propriété, tante Helga est transformée et très attentionnée envers sa belle-fille. Leur devoir accompli, le jeune couple ne tarde pas à retrouver leurs bébés et leurs activités en invitant toute la famille autrichienne à partager les mêmes festivités prévues en été après la naissance de l’enfant de Rose.

Les jumeaux sont adorables, ils passent leurs nuits sans se réveiller, cependant Emile prétexte l’attente de la naissance du bébé de Rose pour prolonger son séjour.

-        Emilie, les jumeaux sont sages, vous ne devriez pas laisser Herbert seul plus longtemps.

-        Il ne s’en plaint pas, je t’assure, Anne ! De toutes façons, je ne lui manque pas.

-        Que voulez-vous dire par-là ?

-        Il n’est plus le même depuis quelques temps, il se renferme. Sa retraite doit lui peser énormément car William le sollicite de moins en moins. Son seul refuge est sa parcelle de vignes.

-        Comme son frère Dieter ! Comment pourrions-nous l’aider à votre avis ?

-        Nous envisagions de voyager, mais il est casanier, peut être arriverais-tu à le convaincre, Anne !

-        Comme Helga et Dieter habitent seuls maintenant, ce serait l’occasion d’aller faire un séjour chez eux. Qu’en pensez vous Emilie ?

-        J’en serais ravie, j’aime énormément leur pays. Tu peux lui en parler ?

-        Je vous le promets, Emilie, vous méritez d’être heureux tous les deux.

 

Ne tenant pas à brusquer son beau-père, Anne attendra l’occasion de la visite des cousins autrichiens. Rose accouche enfin d’une ravissante petite fille qu’ils prénomment Stéphanie. Le papa est fier comme Artaban, il profite de son congé parental pour courir les boutiques spécialisées et passe le reste des journées à la clinique. La chambre de la petite est remplie de peluches et d’accessoires en tout genre. Rose resplendit de santé et l’enfant est adorable.

Ce n’est pas une surprise pour William et Anne lorsqu’ils sont sollicités pour être parrain et marraine. L’avantage sera de réduire le nombre d’invités pour la cérémonie du baptême.

 

La fête bat son plein, le soleil d’été a permis un magnifique buffet dans le parc. Comme convenu, les ouvriers et le personnel sont de la partie ainsi que les amis viticulteurs, les notoriétés de la région, Maxime et Claire et, naturellement, les familles de Stéphane et de Rose, et bien entendu les parents de William et les cousins d’Autriche avec enfants et parents. Anne trouve enfin un moment de retrouver ces derniers réunis.

-        Notre grande famille va bien ? Vous ne manquez de rien ?

-        Comment le pourrions-nous, ma chère Anne ! Ta fête est une parfaite réussite.

-        Je te remercie tante Helga, ce sont tous des gens que j’aime, comme vous !

-        Et ils te le rendent au centuple ! Comme je les comprends ! J’en suis la première convaincue, ma chérie.

-        J’aurais un souhait à formuler, tante Helga.

-        Je te l’accorde aveuglément !

-        Emilie a  passé ses nuits avec les jumeaux ces derniers mois, elle aurait besoin d’un repos bien mérité. Seriez-vous d’accord  pour qu’elle fasse un séjour chez vous avec Herbert ? Bien que beau-papa ne soit pas au courant de mon initiative, je pense qu’il ne pourra refuser ma quête pour le bien-être de son épouse tant aimée.

-        Pour ma part, j’en serais heureuse et me réjouis de les avoir parmi nous. Et, ainsi formulé, je ne pense pas que mon beau-frère puisse refuser, tu es une adorable diablesse, Anne !

 

Herbert est sidéré mais ému, sa belle-fille le désarçonnera toujours, il n’a d’autre solution que d’accéder à ses désirs.

-        Ce sera avec grand plaisir, Anne ! De toutes façons tu arrives toujours à tes fins. D’autre part, je suis curieux de revoir l’exploitation de mon frère.

-        Sans parler de la joie de votre épouse, Herbert !

-        Il va sans dire, Anne ! J’avoue avoir manqué à mon devoir d’époux ces derniers temps, ce séjour nous fera le plus grand bien.

-        C’est parfait, je vous laisse choisir la période en vous suggérant de vous décider au plus vite. Les vendanges seront fructueuses cette année.

-        J’ai compris, Lady Anne ! Nous prenons tout le mois d’août.

 

Par Mylady - Publié dans : MES MANUSCRITS
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Mercredi 25 août 3 25 /08 /Août 15:29

Pour remercier nos visiteurs qui ont fait que nous soyons au top des blogs « over-blog », je vais publier mon deuxième manuscrit.

Je vous souhaite bonne lecture en vous signalant que le récit est fictif et protégé en droit d’auteur.

Mon pseudonyme d’écrivaine étant « Liane Letailleur »

 

Si un éditeur est interessé, n’hésitez pas de me contacter.

 

 

 

 

 

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Les amis viticulteurs californiens ont accepté l’invitation de William, ils arrivent en force fin août pour la fête des vignerons. Ils logent au château, la grande salle de réception est rénovée dans des tons clairs et lumineux. Les invités sont ahuris et enthousiasmés par le domaine et l’Alsace. Le personnel est submergé mais s’amuse de cette mentalité américaine. Pour son plus grand plaisir, Emilie se joint à sa belle-fille et l’aide efficacement.

-        Nos amis sont emballés, ma chérie, ta convivialité leur plait, ils se sentent à l’aise.

-        Je les aime beaucoup, ils ont la même mentalité que nos confrères français, en fait, nous formons une famille mondiale.

-        Maman m’a dit que tu t’es absentée aujourd’hui, aurais-tu du nouveau à m’annoncer à propos de tes recherches ?

-        J’étais chez mon gynécologue.

-        Tu ne m’as rien dit, es-tu souffrante ? Pourtant tu sembles être en pleine forme.

-        J’attends un enfant, William ! Notre enfant.

-        Anne !!!!!

 

William prend son épouse dans les bras au point de l’étouffer, elle s’attendait à cette explosion de joie, c’est pourquoi elle avait prévu le calme de leur chambre pour lui annoncer la merveilleuse nouvelle.

-        Je peux appeler mes parents ma chérie ?

-        Tu as vu l’heure ? Ta maman doit se reposer, tu leur annonceras demain matin.

-        Je ne possède pas ta sagesse, Anne, mais tu as raison, je suis tellement heureux, c’est une fille ou un garçon ?

-        Je n’ai pas envie de le savoir, ces moyens modernes gâchent la surprise, maman ne le savait pas à son époque, je veux suivre ses traces, William.

-        Je respecte ta décision, peut importe, c’est notre enfant !

-        Comme nous avons préparé la soirée de départ de tes amis, nous leur annoncerons demain soir.

-        Surtout qu’il y aura également notre confrérie alsacienne, quel bonheur !

-        Notre bébé va naître début mars, tu as oublié de me poser la question.

-        Pardonne-moi, Anne ! Je veux que tu te reposes, plus question d’équitation, tu me le promets ?

-        C’est promis, j’en suis consciente, William. Nous allons engager un intendant !

-        Et une femme de chambre uniquement à ton service, elle sera la nourrice du bébé ! Pourquoi pas un couple ?

-        Je m’en occupe dès demain !

 

Emilie et Herbert sont fous de joie, ils font de nombreux projets avec William. Les amis félicitent le couple et leur souhaitent une belle prospérité. Le calme est revenu au château, Anne s’empresse de faire paraître une annonce afin de pouvoir engager le couple avant les vendanges. Une autre nouvelle tombe, la photo de Nathalie a porté ses fruits, le viticulteur annonce sa visite.

-        Avant de prévenir les gendarmes, je tenais à vous parler Lady Anne.

-        Vous savez que vous pouvez me faire confiance, Charles.

-        Nathalie était ma saisonnière, mais elle est partie après trois jours. Je pensais que le travail était trop dur pour elle, je ne m’en suis pas inquiété, cela arrive fréquemment.

-        Vous lui avez payé les trois jours tout de même !

-        J’ai envoyé le chèque chez elle avec les papiers administratifs, je n’ai pas eu de courrier de remerciements, mais j’avoue que je n’ai pas insisté.

-        Vous ne pouviez savoir, Charles, ne vous inquiétez pas, je me charge d’expliquer votre position aux autorités.

-        Je vous en remercie, Lady Anne !

-        Une remarque néanmoins me trouble, vous avez dit que cela arrive fréquemment.

-        Oui, en discutant avec mes confrères, ils ont eu plusieurs cas similaires.

-        Avec des saisonniers français ?

-        Non, uniquement des jeunes filles étrangères. J’avoue que votre question me trouble étrangement, je n’y avais pas songé.

-        J’espère que mes craintes ne sont pas fondées, ce serait trop grave, je suis obligée d’en référer à Monsieur le Préfet. Je vous propose de prévenir tous vos amis concernés, je sollicite une audience à la Préfecture et  vous tiens au courant.

-        Nous comptons sur vous, Lady Anne ! Nous n’aimerions pas être mêlés à un scandale.

-        Le secret de l’instruction sera gardé, je sais que notre notoriété à tous en dépend.

 

Les autorités supérieures se chargent de cette nouvelle enquête, ils ont peur de découvrir des disparitions en série. Ces étrangères sont sensibles au capitalisme et à sa bonne fortune.

 

Les réponses à son annonce ont été nombreuses ; après avoir convoqué plusieurs couples, Anne en sélectionne deux. Elle les prend à l’essai durant quinze jours chacun et choisit le plus actif et honorable à ses yeux.

Ils ont la trentaine, mariés depuis quelques mois, leur physique a contribué au choix. Stéphane est d’une allure imposante, indispensable pour se faire respecter. Il a fait des études de gestion, ses diplômes sont satisfaisants. Rose est une jeune femme douce et joyeuse, déjà dévouée à sa patronne. Ils acceptent volontiers de loger au château, par soucis d’économie d’une part, afin d’être sur place en cas de besoin, d’autre part. L’ancienne aile occupée par William et Anne leur est allouée, ils  leurs sont reconnaissants du bonheur qu’ils ont de résider au domaine.

Cette deuxième année de vendanges est pénible pour Anne, malgré l’aide apportée par ses nouveaux collaborateurs. Elle ne peut s’empêcher d’assurer le bien être de tous les saisonniers, d’être à leur écoute et surtout de les surveiller de près.

-        Anne, après le départ des saisonniers, je te propose de te reposer une semaine ou deux en Autriche. Je réserve un appartement proche de ma famille, tu demanderas à Rose de t’accompagner.

-        Je n’aime pas te laisser seul, William, tu as tellement d’obligations et tu pourrais avoir besoin de mon aide.

-        Ce dont j’ai besoin, c’est de te savoir en forme, ce qui n’est pas le cas. J’insiste pour ton bien et celui de notre enfant.

-        Je suis d’accord, tu peux prévenir Oncle Dieter et tante Helga, mais je ne tiens pas à loger chez eux, j’aimerais le calme et un bel environnement.

-        Je sais ma chérie, ils ne seront pas vexés, ne t’inquiète pas et d’ailleurs eux aussi seront en fin de vendanges, et sans doute fatigués. Ils sauront me conseiller pour réserver une suite.

 

Aucun événement grave ne vient ternir ces vendanges, Anne peut partir rassurée, son repos est bien mérité.

La famille de William possède également une grande exploitation viticole, mais ils ne produisent pas les vins, préférant confier cette tâche aux coopératives. Rolf, leur fils est sensiblement du même âge que son cousin alsacien, Sabrina son épouse a déjà mis au monde trois fils et attend le quatrième enfant.

Rolf et Sabrina accueillent Anne et Rose à l’aéroport de Vienne, situé à 100 kilomètres de leur magnifique vallée du Danube. La Wachau entre Melk et Krems présente de ravissants paysages alternant montagnes, forêts et vignes. Sur ces quelques kilomètres, le long de ce puissant fleuve, on admire les petits villages, les châteaux, ruines et autres monastères étonnamment bien conservés, retraçant des milliers d’années d’histoire et d’exploitation de la vallée.

-        Nous avons réservé votre appartement dans un relais château afin que vous ne soyez pas dépaysée Anne.

-        C’est délicat de votre part, chers cousins !

-        Il surplombe le Danube, c’est un château datant de 1630, entièrement rénové, un hôtel-restaurant très élégant avec cinq étoiles. Les propriétaires sont nos amis, ils seront à vos petits soins.

-        Il me faut surtout du repos, Sabrina. Et vous ? Comment vous portez-vous ?

-        Comme un charme, Anne, je vous souhaite ce bien être à votre quatrième enfant.

-        Je n’en suis pas là, chère cousine ! Ne pourrions-nous pas nous tutoyer ? Je ne suis pas adepte de ces pompeuses traditions.

-        Avec plaisir, néanmoins tu nous excuseras, mais nous ne pouvions nous empêcher de te présenter avec ta particule. Nous en sommes fiers !

-        Je vous pardonne, cela ne me choque plus.

 

Le château transformé en hôtel est d’une rare beauté, son porche d’entrée est flanqué de deux tourelles. Les murs d’enceinte sont couverts de vignes grimpantes, leurs raisins murs à souhait, ne demandent qu’à être cueillis. Mais ils font le charme de cette propriété, Anne suppose que les propriétaires préfèrent les laisser sécher sur leurs ceps. La suite est délicatement meublée en style ancien avec un lit à baldaquin dans la chambre qui lui est réservée et un lit plus simple mais tout aussi charmant pour Rose dans celle contiguë. Une luxueuse salle d’eau en marbre avec des robinets dorés, une pièce, dotée d’une cheminée la réchauffant d’une douce tiédeur, qui sert de salon avec une magnifique liseuse et un bureau pour les affaires courantes.

La piscine couverte en marbre blanc veiné de tons subtils est une des plus belle d’Autriche, la baie vitrée laisse découvrir le fleuve dans toute sa splendeur ainsi que la célèbre terrasse dominant le Danube.

Le programme est bien établi, Anne ne change pas son habitude d’être matinale afin de disposer de longues journées. Après le petit-déjeuner elle fait quelques longueurs de bassin, se repose au solarium, une petite sieste après déjeuner lui permet d’être d’attaque pour découvrir la région avec Rose. Lorsqu’elles ne rendent pas visite à la famille Anne reprend ses activités sportives, la natation lui fait le plus grand bien. Les soirées sont réservées aux conversations téléphoniques avec William après le dîner, puis lecture et bavardage avec Rose avant de s’endormir prise d’une douce langueur.

-        J’ai un aveu à vous faire Lady Anne. Je ne puis garder le secret plus longtemps.

-        Serais-tu enceinte toi aussi, Rose ?

-        Comment avez-vous deviné, Madame ?

-        Par ta beauté, tu resplendis davantage de jour en jour, je sais observer ma petite Rose. Tu présentes également des signes de grossesse. Ton bébé est pour quand ?

-        En juin, vous n’êtes pas fâchée ?

-        Pas du tout, sauf que tu auras deux enfants à élever, Rose !

-        Je suis soulagée, Madame ! Ne vous en faites pas, je m’occuperai du vôtre comme si c’était le mien, j’adore les enfants.

-        Nous en ferons d’autres, bientôt tu auras une pouponnière, la place ne manque pas chez nous. Les cris d’enfants réveilleront les vieux murs du château !

-        Puis-je prévenir Stéphane, Lady Anne ? Il avait peur de votre réaction.

-        Oui, tu peux le rassurer, Rose ! Demain, nous passerons la journée auprès de ma famille.

 

Tante Helga est une femme puissante, l’Oncle Dieter qui est le frère du beau-père d’Anne, n’a pas son mot à dire, c’est elle qui dirige la maison et l’exploitation. Rolf est sa fierté ainsi que ses petits-enfants, mais Sabrina vit dans son ombre, elle ne sert qu’à enfanter. La tante essaye de s’imposer auprès d’Anne, mais constate rapidement que c’est peine perdue.

-        J’espère que tu auras bientôt d’autres enfants, Anne !

-        La décision m’en revient, chère Helga ! Je suis passionnée d’équitation, je ne tiens pas à m’en priver tous les ans.

-        William ne doit pas être de ton avis.

-        Nous prenons toujours nos décisions à deux, son avis est le mien et réciproquement.

-        Tu as du caractère, ma petite, tu me plais !

-        N’en crois rien, ma tante, je ne m’impose pas, je suis à l’écoute et je conseille, c’est tout !

-        Pourtant Emilie me dit que c’est toi qui diriges ton domaine avec une efficacité surprenante.

-        D’abord c’est notre domaine et non pas le mien, ensuite William a suffisamment d’obligations, je ne tiens pas à l’accaparer avec des tâches d’intendance. Nous avons convenu ensemble d’engager un couple, dont Rose, qui sera la nourrice de notre enfant et son mari Stéphane qui me secondera.

-        Il est vrai que vous avez les moyens, je suis contente pour vous, Lady Anne.

-        Je ne vois plus oncle Rolf, serait-il souffrant ?

-        Ne t’inquiète pas, il s’éclipse toujours quand il pressent une discussion animée.

-        Je n’en vois vraiment pas la raison, ma chère tante, ne sommes-nous pas en famille ? Je vais le rejoindre !

 

L’emploi du terme « Lady » prouve la perfidie de cette femme, Anne plaint le pauvre oncle Dieter et demande à Sabrina de l’accompagner pour le retrouver. Il se réfugie toujours dans ses vignes pour y puiser leur calme et leur force. Les deux cousines le surprennent en train de maugréer.

-        Mon oncle, nous te cherchions partout ! Je ne voulais pas te quitter sans te saluer.

-        Pardonne-moi, Anne, mais je ne supporte plus l’hypocrisie de mon épouse, j’en suis gêné pour elle, surtout avec toi.

-        Je t’assure qu’elle n’arrive pas à me toucher, je suis désolée pour elle, mais davantage pour toi, Oncle Dieter. Fais-moi plaisir, allons prendre le thé avant que je parte !

-        Sabrina est malheureuse aussi, heureusement j’arrive à la consoler, la pauvre petite.

-        Tu fais ton devoir de beau-père, oncle Dieter, c’est très bien.

-        J’envie William d’avoir une femme comme toi, Anne. Mon frère est aussi en admiration, il me parle souvent de ta gentillesse avec le monde qui t’entoure.

-        Allez viens, prenons ce thé qui risque de refroidir, tante Helga serait trop heureuse de trouver un autre prétexte pour nous gronder.

-        Tu as raison, Anne. Je vous accompagne !

 

Anne constate la complicité de Sabrina avec son beau-père, elle les voit se prendre par la main naturellement durant le chemin du retour. Sans dire mot, elle fait semblant de presser le pas pour s’éloigner d’eux et les laisser seuls pour bavarder.

-        Ma tante, je serais heureuse de profiter de mes derniers jours avec Sabrina. Comme Rolf est d’accord, je suggère qu’elle vienne avec nous dès ce soir.

-        Et les enfants ?

-        Je sais que c’est votre plus grand plaisir de les avoir pour vous toute seule, tante Helga ! Sabrina a besoin de repos, elle aussi !

-        Ne serais-tu pas entrain de me prendre par les sentiments, Anne ?

-        Si c’est le cas, tu peux  croire que j’en suis ravie et heureuse pour toi.

-        Alors je n’y vois aucun inconvénient, il est vrai que la petite doit prendre des forces pour son bébé.

-        Non pas seulement pour le bébé, ma tante ! Pour elle surtout, je ne comprends pas que Rolf ait pu ignorer son état. Elle est épuisée. Heureusement je suis arrivée à lui faire entendre raison.

-        Je n’ai rien remarqué, mais j’étais trop occupée par les vendanges pour m’en rendre compte, Anne.

-        Ce n’est pas une raison, ma tante ! C’est l’épouse de votre fils, vous avez la responsabilité d’en prendre soin en tant que belle-mère, comme le fait Emilie avec moi !

-        Tu as raison, je te le promets !

 

Dieter et Rolf se demandent s’ils n’ont pas rêvé en entendant la promesse faite par Helga. Qui plus est, qu’elle soit d’accord avec le raisonnement d’Anne ! Celle-ci a touché ses points faibles. Ses petits-enfants qu’elle adore d’une part et par ailleurs elle ne souhaite pas être traitée d’irresponsable auprès de sa belle-sœur Emilie.

-        J’avais vraiment besoin de m’éloigner de ma belle-mère, Anne ! Je n’arrive plus à la supporter.

-        Je ne veux pas être indiscrète, Sabrina, mais je trouve que Rolf ne s’occupe pas assez de toi, avez-vous des problèmes ?

-        Pas du tout, notre amour est toujours aussi fort mais il est dominé par sa mère, il en souffre.

-        Je pense que vous devriez vous éloigner de la maison familiale, cette cohabitation n’est pas faite pour arranger votre vie de couple.

-        Dieter me fait de la peine, il serait seul avec sa femme.

-        J’ai constaté votre profonde amitié, y aurait-il un autre sentiment entre vous ?

-        Une immense tendresse, Anne, je l’avoue ! Une protection réciproque qui ne va pas au-delà malgré une tentative de sa part. Je n’ai pas cédé, j’aime Rolf et Dieter a compris.

-        Raison de plus, Sabrina ! Il faut éviter la catastrophe. Si tu es d’accord nous organisons un conseil de famille avant mon départ. Mais dans un premier temps nous en parlerons avec Rolf, dis-lui de nous rejoindre ce soir.

-        Je sais que tu feras ton possible, Anne. Si nous arrivons à les convaincre, je t’en serai éternellement reconnaissante.

-        Alors il est temps de réagir !

 

Après un délicieux dîner, les cousins se retrouvent dans l’appartement devant le feu de cheminée. Rose s’est retirée dans sa chambre, Anne déploie toute sa diplomatie en présentant le problème et la solution à Rolf. Celui-ci en est conscient mais n’avait jamais réussi à se décider à en parler à sa mère. Il fait confiance à sa cousine, celle-ci décide d’inviter toute la famille à l’hôtel le lendemain. Helga ne se sentira pas maîtresse de la situation dans cet endroit idyllique et neutre. Rose gardera les enfants.

 

La discussion est animée, Helga est au bord des larmes, Anne la console gentiment mais reste ferme. Son dernier argument est celui du risque d’une séparation du jeune couple dont la belle-mère serait seule responsable.

-        Mais ils s’aiment, comment pourraient-ils divorcer ? Ce serait un scandale !

-        Tu es franchement aveugle, tante Helga ! Tu ne vois pas combien ils souffrent tous les deux ? Sans parler d’oncle Dieter !

-        Si je comprends bien tout le monde est malheureux par ma faute !

-        Je te conseille d’y réfléchir sérieusement et d’en mesurer les conséquences, tante Helga.

-        Pourtant je les aime, Anne !

-        Ton amour pour eux se doit d’être généreux et non pas possessif, dès que tu sauras faire cette différence tu seras heureuse. Je sais que tu ne l’es pas actuellement, je te plains de tout mon cœur.

-        Comment fais-tu pour être aussi convaincante, Anne ?

-        Parce que je vous aime et ne veux que votre bien-être à tous les quatre ainsi que celui des enfants. Ce n’est pas en les gâtant et en leur passant tous leurs caprices que tu arrives à te faire aimer d’eux, les enfants ne sont pas dupes. Ils ressentent le malaise qui règne dans la famille.

-        Je capitule, je m’occupe de leur trouver une propriété !

-        Non, tante Helga ! Tu ne t’occupes de rien, ce sera leur maison ! Rolf, Sabrina et les enfants doivent choisir, ils en seront d’autant plus heureux.

 

La fin de soirée se détend, les esprits sont apaisés, Helga se sent soulagée d’un poids dont elle n’était pas consciente. La magie a opéré, l’ambiance devient sereine et plaisante, Sabrina préfère suivre son époux pour lui prouver son amour et sa reconnaissance. Ils repartent tous les quatre en remerciant Anne de sa sagesse et de l’aide qu’elle a su leur apporter.

Satisfaite de la réussite de son intervention, Anne s’endort, convaincue de sa vocation de médiatrice.

 

Par Mylady - Publié dans : MES MANUSCRITS
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Lundi 16 août 1 16 /08 /Août 22:03

Pour remercier nos visiteurs qui ont fait que nous soyons au top des blogs « over-blog », je vais publier mon deuxième manuscrit.

Je vous souhaite bonne lecture en vous signalant que le récit est fictif et protégé en droit d’auteur.

Mon pseudonyme d’écrivaine étant « Liane Letailleur »

 

Si un éditeur est interessé, n’hésitez pas de me contacter.

 

 

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PREMIER CHAPITRE

 

 

Les disparitions.

 

 

Après six mois de fiançailles, la somptueuse cérémonie du mariage se déroule par une merveilleuse journée d’été. Anne est radieuse, sa superbe robe en dentelle blanche, épouse ses formes de femme épanouie. William, amoureux transis, la couvre de baisers et ses bras se resserrent sur elle pour l’emporter dans une valse langoureuse.

Une aile du château leur est allouée, Anne ne voulait pas quitter son environnement et elle tient à poursuivre ses propres fonctions. Les parents de William ont cédé les rênes de leur exploitation à leur fils. Herbert, son père, s’est réservé un petit coteau pour ne pas s’ennuyer et préserver une récolte personnelle.

 

Chacun de leur côté, le jeune couple dirige leurs biens dans une parfaite harmonie. C’est au coin du feu qu’ils partagent leurs satisfactions ou leurs préoccupations, ils se concertent et se conseillent. Heureux de se retrouver seuls durant toutes leurs soirées, ils se prouvent chaque nuit leur amour dans un tourbillon d’étreintes et d’abandons. Anne est devenue très sensuelle, sa virginité est lointaine, elle se donne à corps perdu à son amant de mari.

-        Je ne suis pas doué pour les surprises, Anne, aurais-tu un souhait pour tes vingt ans ?

-        J’aimerais une belle fête campagnarde, avec un buffet géant. Nous inviterons le personnel de nos deux exploitations ainsi que les villageois. Je voudrais partager notre bonheur avec eux, en toute simplicité.

-        Ton souhait sera réalisé, je reconnais bien là ton esprit de générosité, mon amour, mais je voulais parler d’un cadeau.

-        Ce sera mon plus beau cadeau William, je t’assure !

-        Je n’insiste pas, tu es bien trop convaincante ! Seulement tes invités voudront également te faire plaisir, que vais-je leur dire moi ?

-        De faire un don pour l’église ou de la fleurir, j’en serai heureuse.

-        Je peux au moins inviter quelques personnalités régionales ?

-        Les plus sympathiques, tu sais que j’ai horreur des mondanités, mon chéri. Tenue campagnarde et décontractée exigée !

-        Tu ne me facilites pas vraiment la tâche, Anne.

-        C’est de ta faute, tu m’as demandé quel était mon souhait, je te le soumets.

-        Incorrigible amour de ma vie ! Je me plie à tes exigences.

 

William tient sa promesse, un soleil d’été radieux agrémente cette belle journée. Anne, en robe longue blanche et chapeau de paille assorti déambule parmi la centaine d’invités, elle trouve les mots pour chacun d’entre eux. Sa simplicité émeut l’assistance, les personnalités et leurs épouses ont fait l’effort d’être décontractés et se sentent plus à l’aise que lors de leurs festivités habituelles. La fête est réussie, le vin coule à flot, des amitiés se nouent, Monsieur le Maire veut prendre la parole.

-        Je salue nos hôtes, tous nos habitants, leurs amis ainsi que toute l’assistance. En leur nom, le mien et celui de mon épouse, nous souhaitons un joyeux anniversaire à Lady Anne. Elle a su, par sa modestie, en émouvoir plus d’un. J’en fais partie et souhaite que son exemple soit perpétué dans notre merveilleuse région alsacienne. Nos vœux de longue vie vous accompagnent, chère Anne, qu’elle vous soit prospère et pleine de joie !

-        Je vous remercie, Monsieur le Maire ! Je suis touchée de votre bienveillance. Je remercie également tous nos invités, ma famille, mon époux d’avoir su m’apporter cette joie d’être entourée de gens que j’aime. A votre santé à tous !

 

William est fier de son épouse, Monsieur le Maire n’a pu s’empêcher de la nommer « Lady » En levant son verre, un sourire malicieux se dessine sur ses lèvres, il tend un écrin vers Anne. Elle l’ouvre pour découvrir une sublime bague sertie de diamants, ses pierres préférées. Elle la remet à son époux afin qu’il la glisse à son doigt. Emue, Anne embrasse chaleureusement William. Elisabeth et Georges lui tendent une enveloppe, elle contient deux billets d’avion à destination de la Californie. Les parents de William complètent le voyage d’un chèque pour le séjour. Depuis longtemps Anne désirait partager les souvenirs de son époux, elle est comblée.

-        Vous ne pourrez partir qu’après les vendanges, les enfants !

-        Beau-papa Herbert aura toujours les pieds sur terre, mais j’en suis consciente. Je vous remercie sincèrement de la merveilleuse perspective que vous m’offrez de visiter cette région californienne, si chère au cœur de William.

-        Dans nos bras ! « Lady Anne »

-        Vous allez me rendre pompeuse !

-        Il n’y a pas de risques avec toi, Anne !

 

Les vendanges démarrent fin septembre. Pour marquer cette première saison avec William, Anne a l’obligeance de loger une dizaine de saisonniers venus de toutes les régions de France voire étrangères. Les autres, étant des environs, sont heureux de pouvoir se reposer chez eux après leurs longues journées de labeur. Les coteaux sont proches du château, les repas gais et conviviaux. Elle dirige l’intendance avec l’aide de la cuisinière et deux bonnes. Emilie, sa belle-mère, vient lui prêter main forte, elle a toujours adoré l’ambiance des vendanges et ne peut s’en passer. Pour elle, ce fut toujours les plus belles semaines de l’année, le reste du temps elle ne s’occupait que de la maison, ne voyait pas grand monde, son époux dirigeant son exploitation et les ouvriers.

William est débordé mais satisfait de l’aide que lui apporte Anne en s’occupant du personnel. Toujours de bonne humeur, elle leur transmet l’énergie indispensable à leurs tâches, lesquelles arrivent enfin à terme. Le dernier jour apporte la récompense de leur assiduité : une grande fête qui clôt  les vendanges. Orchestre, piste de danse dans le hall du château, grande table décorée de feuilles de vignes et de raisins, font la joie des convives. La cochonnaille est le plat traditionnel, le vin nouveau, le pain de campagne et les noix en entrée. Pourtant Anne s’inquiète d’une absente.

-        Emilie, la petite roumaine vous aurait-elle prévenue de son départ ?

-        Non, Anne ! Vous devriez poser la question à sa camarade de chambre.

-        Elles n’ont prévu de partir ensemble que demain, pourtant.

 

La camarade est paniquée, elles avaient rejoint leurs amis, heureuses, dans les vignes le matin même et elle pensait qu’elle était  revenue seule au château pour se préparer à la fête dont elle se faisait une joie. Anne met William au courant.

-        Ne t’inquiète pas, ma chérie, elle a certainement rencontré un jeune homme et tient à passer sa dernière soirée avec lui.

-        La moindre des politesses était qu’elle prévienne quelqu’un, son amie, par exemple.

-        J’en conviens, mais elle est majeure. Nous aviserons demain matin, ne gâchons pas la soirée des autres.

-        Tu as raison, William, cette petite écervelée ne mérite sans doute pas mes craintes.

 

Mais le lendemain Olga n’est toujours pas revenue, son lit est intact, ses affaires pratiquement toutes rangées dans sa valise. William n’a d’autre solution que de prévenir les gendarmes. Ils ordonnent aux autres saisonniers de ne pas quitter le château, ce qui n’arrange pas vraiment Anne, fatiguée par ces deux semaines intenses. Aucune piste n’aboutit après des journées d’interrogatoires, de battues, d’investigations. Les parents de la jeune fille n’ont pas eu de ses nouvelles depuis son dernier appel téléphonique les prévenant de son arrivée le lendemain. C’est à dire le jour de la clôture. Les ouvriers peuvent repartir chez eux, le calme revient au château mais l’inquiétude ne cesse de hanter les esprits.

La Cellule Personnes Disparues de la police fédérale est informée ainsi que « L’Organisation Internationale de Police Criminelle – OIPC Interpol»

Le voyage de William et Anne, a été retardé, ils peuvent enfin partir après plusieurs semaines de recherches infructueuses. L’hypothèse d’une fugue laisse planer un doute, néanmoins Olga fait partie des personnes disparues.

Leur séjour en Californie est bien mérité. William et Anne rendent visite aux amis viticulteurs dont les vignes s’étendent à perte de vue. Cette immensité fait tourner la tête à la jeune femme, l’exploitation est démesurée par rapport à leur petite entreprise, qui compte pourtant une quantité d’hectares respectable. Anne ne se sent pas à l’aise, son époux en est conscient et décide de retrouver leur belle Alsace.

-        Je suis heureuse d’avoir partagé tes merveilleux souvenirs, William.

-        Mais tu es encore plus impatiente de revoir ta minuscule région. Tu as raison, Anne, nous ne pourrions vivre à ce rythme.

-        Tu devrais inviter tes amis à visiter nos domaines, je suis convaincue qu’ils seraient aussi bouleversés que moi.

-        Surtout envieux de notre bien-être, je vais suivre ton conseil, nos invitations seront lancées au plus vite.

-        Je te suggère de les prévoir pour la fin août de l’année prochaine, ils pourront assister à la fête des vignerons et déguster nos vins et raisins.

-        Tu ne perds pas le nord, ma chérie, nous allons leur démontrer notre convivialité, et leur faire découvrir notre confrérie et  les spécialités de notre terroir.

-        Il y a de la promotion dans l’air !

 

Leur dernière nuit californienne est brûlante de volupté, leurs corps s’enlacent, s’enchevêtrent avec une rafale d’orgasmes. Le dépaysement a libéré leurs esprits de leurs obligations quotidiennes, qu’ils sont pourtant heureux d’assumer.

-        Nos amoureux ont passé une agréable lune de miel ?

-        Oui, maman, ce fut grandiose, mais le domaine commençait à me manquer et William n’a qu’une hâte, celle d’appliquer quelques conseils de ses amis.

-        Nous avons décidé de prendre votre relève, Papa a envie de réaliser son rêve et visiter le Japon. Malheureusement Herbert et Emilie ne peuvent se joindre à nous, ils attendent la visite de leur famille autrichienne.

-        Vous partirez également en amoureux, je suis contente pour vous.

-        Petite coquine !

-        Vous avez de nouvelles informations concernant Olga ?

-        Monsieur le Préfet nous appelle régulièrement, mais il se désespère de ne pouvoir nous rassurer, Anne.

-        Je suis convaincue qu’elle a vécu un drame, je ne crois pas à une fugue de sa part, j’ai envie d’approfondir les recherches.

 

Anne annonce sa visite à chaque saisonnier de la région, ils la reçoivent avec sollicitude et respect. Elle les interroge sur le comportement d’Olga envers eux, leurs propres impressions ou soupçons. Unanimement ils confirment que la jeune roumaine était toujours joyeuse. Elle chantait, de sa voix cristalline, les airs de son pays entraînant le rythme de travail de ses amis. Avide d’apprendre la langue française, elle récitait souvent des vers. Cette jeune fille est trop intelligente pour fuguer, Anne en est persuadée.

-        J’ai un pressentiment, William, il est arrivé un malheur à Olga.

-        Tu devrais modérer tes efforts dans cette affaire, ma chérie ! Avec tout le travail que tu fournis au domaine, tu ne pourras poursuivre longtemps.

-        Je tiens encore à téléphoner aux autres saisonniers des régions françaises. Pourrais-tu m’apporter le livre du personnel afin que je relève leurs coordonnées ?

-        Je pense que je n’ai pas le choix ! C’est promis, tu l’auras demain.

 

Anne n’aura pas l’occasion de réaliser ses ultimes investigations, un autre malheur la foudroie. Ses parents sont décédés lors d’une excursion en autocar au Japon, lequel a percuté un poids lourd. Il n’y eut aucun survivant. Anéantie et désespérée, elle se voit obligée d’accueillir leurs corps rapatriés par avion. William et ses parents la soutiennent amoureusement et tendrement durant les obsèques. L’église du village n’est pas assez vaste pour recevoir la foule de personnes compatissantes. Elisabeth et Georges détenaient une immense notoriété tant régionale que nationale et internationale.

L’orpheline est désespérée, elle sombre dans une dépression durant plusieurs mois. Son époux s’efforce de la consoler, il redouble d’attentions envers elle jusqu’au jour où il a l’idée de déposer une boule de poil sur ses genoux. 

-        Je te présente Jimmy, ma chérie, il a huit semaines.

-        Jimmy ? Comme mon premier poney !

-        Je ne savais pas, Anne, mais tu peux choisir un autre nom si tu préfères.

-        Au contraire, William, il me rappelle mon enfance heureuse.

-        C’est un petit bâtard mais qui deviendra très grand. Sa mère est un colley et son père un labrador.

-        Merci, William, il est mignon tout plein. Regarde ! Il me lèche déjà de sa petite langue rose, je vais lui chercher du lait.

 

Sidéré et ému, William voit son épouse se lever d’un bond, le chien dans ses bras et filer aux cuisines, dans la partie centrale du château. Il la suit en courant, médusé de son élan d’énergie. Anne s’empresse de désaltérer Jimmy tout en le présentant à la cuisinière qui l’observe d’un air ébahi.

-        Bonjour, Madeleine, nous avons un nouveau pensionnaire, il s’appelle Jimmy !

-        Bonjour Mademoiselle Anne, vous semblez être en super forme.

-        Oui, je vais très bien. Je pense même avoir faim, qu’avez-vous préparé de bon pour dîner ?

-        Tout ce que vous voudrez, Mademoiselle Anne, je suis tellement heureuse de vous retrouver enfin !

-        Je suis navrée, Madeleine, mais je sais que je peux compter sur vous. J’aurais envie de frites avec une bonne côte de veau et salade, fromage et flan caramel.

 

Sans se gêner devant la cuisinière, Anne enlace son époux et le couvre de baisers. Elle l’attire vers la grande table de chêne en l’invitant à s’asseoir.

-        Restons ici pour dîner, William ! J’ai toujours adoré la chaude ambiance et les bonnes odeurs qui émanent de notre cuisine.

-        Tu ne peux savoir combien je suis heureux, ma chérie, je commençais à me languir de tes élans de joie.

-        Mon pauvre amour, tu as été  d’une patience remarquable, je te promets de reprendre mes activités, tu seras soulagé.

-        L’essentiel pour moi, est que tu sois guérie, Jimmy a participé à la thérapie, je suis fier de l’avoir sauvé de son triste sort. Son maître était fou de rage, il n’en voulait pas, j’ai du insister pour qu’il garde afin de te l’offrir.

-        Pauvre bout de chou, tu as eu raison et je t’en remercie. Après avoir dîné, nous irons lui faire visiter le parc.

-        Avec plaisir, Anne ! Le printemps est déjà agréable, nous pourrons sortir tous les soirs.

-        Et passer de folles nuits !

 

William est comblé de retrouver la fougue de son épouse, insatiable, elle lui donne des plaisirs fous qui lui font oublier ses longs mois d’abstinence.

Le château revit avec l’énergie décuplée qui  ressurgit du fond de l’être d’Anne. Le personnel admire sa volonté, la respecte encore davantage, la sollicite pour des tâches laissées à l’abandon. Sans parler de la succession de ses parents elle doit également s’occuper des arriérés et des affaires laissées en plan. Elle gère tout cela en un rien de temps et s’octroie enfin de longues promenades à cheval. Elle n’a pas oublié qu’elle avait du interrompre ses recherches concernant Olga. Les nombreux appels téléphoniques aboutissent tous au même résultat, toutes ces personnes sont intimement convaincues que la jeune fille n’a pas fugué. Un ultime coup de fil à un jeune breton. Après les salutations d’usage et maintes questions -réponses, Loïc a pourtant une révélation à lui faire :

-        Olga m’a raconté une drôle d’histoire, je n’y ai pas prêté attention car elle me semblait invraisemblable. Une de ses voisines a fait les vendanges en Alsace et n’est jamais revenue au pays.

-        C’était quand, Loïc ?

-        L’année qui a précédé la saison d’Olga, donc cela fera deux ans en octobre.

-        Elle t’a donné son prénom ?

-        J’ai retenu Nathalie mais le prénom est certainement transformé en roumain.

-        Et le nom du domaine ?

-        Non, Madame ! Simplement que c’était en France Alsace comme elle disait.

-        Si la police vient te voir, tu répéteras ce que tu viens de me confier, Loïc ?

-        Je vous le promets, car je serais trop heureux de pouvoir vous aider, Lady Anne.

-        Je t’en remercie, Loïc !

 

Elle appelle Monsieur Le Préfet dans la foulée. Il se confond en condoléances et lui présente ses respects. Anne lui fait le récit de ses recherches ainsi que l’étrange aveu de Loïc.

-        Vous pensez que ce jeune homme dit la vérité, Lady Anne ?

-        J’en suis certaine, Monsieur le Préfet !

-        Je ne mettrai pas vos paroles en doute et je vous promets de m’en occuper dès demain !

-        Je vous en remercie et apprécierais d’être tenue au courant de chaque détail de cette nouvelle enquête.

-        Vous pouvez compter sur moi, Bonne journée Lady Anne.

-        Bonne journée à vous Monsieur le Préfet, mes amitiés à votre épouse.

 

Qu’est-ce qu’ils ont tous à la nommer Lady Anne ? Même le Préfet ! Mais Anne commence à s’y habituer, elle n’a plus envie de les reprendre à chaque fois.

-        William, j’ai envie d’emménager dans la partie centrale, celle de mes parents.

-        C’est bon signe, Anne ! Je te laisse carte blanche comme toujours.

-        Je m’occupe des travaux, tu as suffisamment d’obligations. Nous pourrions inviter tes parents dimanche, qu’en penses-tu ?

-        Ils attendaient ton signe avec impatiente, ils se feront une joie de venir, tu leur as manqué terriblement.

 

Emilie et Herbert sont navrés pour sa maladie, mais heureux de la revoir en forme. Beau-papa adore jouer avec Jimmy, celui-ci atteint la taille prévue. Il est magnifique, les poils et la tête de sa mère colley, la stature, le caractère et la force du père labrador. Emilie se complait au domaine, Anne lui fait part de son projet de transformations du château..

-        Et quand pensez-vous faire un enfant, mes chéris ? Il faut un ou plusieurs héritiers pour la continuité de vos biens.

-        Il est vrai que ce n’est pas la place qui manque, Emilie. Nous n’utilisons aucun contraceptif, le jour viendra, soyez rassurée !

-        J’ai hâte de serrer un bébé dans mes bras et de pouponner, je les garderai tant que vous voudrez.

-        William vous a parlé d’un fait bizarre que j’ai découvert concernant une autre jeune roumaine disparue ?

-        Oui, c’est vraiment incroyable, Anne. As-tu d’autres nouvelles depuis ?

-        La police a interrogé Loïc, le dossier est à nouveau en cours. Monsieur le Préfet m’informe de chaque détail. Interpol se charge de retrouver les parents roumains de cette jeune Nathalie.

-        Heureusement tu as pris l’initiative d’approfondir, Anne. Tes nombreuses relations   suivent de près tes démarches.

-        Je veux connaître la vérité !

-        Comme dit mon fils, tes volontés sont des ordres ! Il est si fier de toi, Lady Anne !

-        Et moi je l’aime, Emilie !

 

Anne lance des invitations durant tout l’été, elle aime être entourée de ce monde viticole. Ce sont des gens simples et joyeux, ils fuient les mondanités comme elle. Pourtant ce sont des familles aisées, travailleuses, généreuses, respectueuses, ils n’ont rien à envier à certaines personnes huppées et imbues d’eux même.

-        Lady Anne, nous aimerions vous aider dans vos recherches, nous suivrons vos directives.

-        C’est très aimable de votre part mes amis ! Nous sommes à la recherche d’un domaine viticole qui aurait engagé une saisonnière roumaine il y a deux ans. Elle se prénomme Nathalie ou Natalia, vingt ans, blonde aux cheveux longs bouclés, fine, de taille moyenne. Je sais de source sure qu’elle a disparu comme Olga.

-        Nous contactons nos confrères au plus vite et vous tiendrons informée, chère amie. Auriez-vous une photo de cette jeune fille ?

-        Bonne idée, je la demanderai à Monsieur le Préfet. Nous pourrons dire que « L’union fait la force »

-        Surtout avec vous, Lady Anne !

 

Par Mylady - Publié dans : MES MANUSCRITS
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Vendredi 13 août 5 13 /08 /Août 00:13

 

 

 

 

Pour remercier nos visiteurs qui ont fait que nous soyons au top des blogs « over-blog », je vais publier mon deuxième manuscrit.

Je vous souhaite bonne lecture en vous signalant que le récit est fictif et protégé en droit d’auteur.

Mon pseudonyme d’écrivaine étant « Liane Letailleur »

 

Si un éditeur est interessé, n’hésitez pas de me contacter.

 

 

 

 

 


 

Haut-Koenigsbourg.jpg Cédric Populos

  

 

LES SECRETS DU BOUDOIR.

 

 

Prologue

 

Ses parents, riches industriels, ont acquis un château dans la vallée, au pied du Haut-Koenigsbourg. La demeure seigneuriale du XVIIe siècle est flanquée de quatre tours d'angle. Les fenêtres Renaissance à meneaux d'origine ont été remplacées au XVIIIe siècle par de grandes fenêtres. La tour porche, surmontée d'un clocheton, donne accès à la cour, et abrite une ancienne chapelle. Les communs datent du XVIIIe siècle.

 

Brasseurs depuis plusieurs générations, l’avenir de leur fille unique est assuré. Elle passe son enfance entourée d’affection, n’excluant pas une stricte éducation. Espiègle mais enjôleuse, elle a le don d’amadouer ses parents, professeurs ainsi que tout le personnel au service du domaine. Son père est en admiration, il lui passe tous ses caprices, tandis que sa mère, plus stricte, l’élève avec fermeté et amour.

Son premier poney lui est offert alors qu’elle n’a que six ans, merveilleux cadeau d’anniversaire, elle couvre Georges de baisers. Le père fond sous ses effusions et s’empresse de la jucher sur le dos de Jimmy le poney. Droite et fière, Anne se laisse guider dans un premier temps mais ne tarde pas à vouloir prendre les rênes. Elisabeth s’affole tout d’abord : elle voit sa fille s’éloigner dangereusement, son époux courant de toutes ses forces pour éviter le drame,  mais elle se rassure finalement en constatant le contrôle que sa fille exerce sur l’animal.

-        Je ne veux plus que tu files toute seule avec Jimmy, Anne !

-        Tu as bien vu, maman ! Il m’obéit.

-        Il est plus conscient du danger que toi, heureusement ! A partir de demain tu auras tes premières leçons d’équitation, pour l’instant tu descends !

-        Oui, maman, mais permets-moi de jouer avec lui, je le promène, c’est promis.

-        Je veux bien, viens m’embrasser ! Tu m’as fait une de ces peurs !

-        Mais non, ma petite maman chérie, je t’aime.

 

Anne se lance au cou de sa mère et l’enlace de ses petits bras dodus, celle-ci ne peut que capituler tout en étant fière de la maîtrise de sa fille. Elle présage une disposition innée qui lui permettra de devenir une bonne cavalière.

Cheveux bouclés, blonde aux yeux bleus, de taille moyenne pour son âge, avec un air poupon, Anne gambade avec son nouvel ami en caressant sa crinière dorée. Jimmy hennit de contentement, il adore déjà cette petite maîtresse.

Le pronostic d’Elisabeth se confirme, une jument remplace le poney quelques années plus tard, suivie d’un bel étalon. Elève studieuse tant en équitation que dans ses études, Anne décroche son baccalauréat avec mention à l’âge de dix sept ans.

Passionnée de gestion, Georges lui transmet son savoir-faire en l’initiant à l’intendance du domaine. Trop occupé par ses obligations industrielles, menacées par une concurrence rude, il est soulagé de pouvoir céder cette lourde tâche à sa fille.

Malgré son jeune âge, Anne dirige les biens avec efficacité ainsi que le personnel. Elisabeth, quant à elle,  songe à marier sa fille qui a atteint ses dix huit ans.

-        Je n’ai pas envie de me marier, maman, je suis très bien avec vous !

-        Ce n’est pas une raison, ma chérie, nous ne sommes pas éternels. Tu passes ton temps dans les comptes, je veux que tu puisses t’amuser, voyager, tu ne sors jamais.

-        Mes promenades à cheval me suffisent, maman. Papa a besoin de moi, je sais qu’il a des problèmes avec la brasserie.

-        Justement, nous en avons parlé avec ton père, il a décidé de vendre ses actions et de se retirer. Repos bien mérité, il faut le reconnaître ;  nous comptons voyager, mais avant nous aimerions te présenter un charmant jeune homme.

-        Maman !

-        Ne monte pas sur tes grands chevaux, Anne ! Tu décideras toi-même, mais j’aimerais que tu fasses sa connaissance.

-        Car je ne le connais pas ? Qui est-ce ?

-        C’est le fils de nos amis viticulteurs, il revient de Californie, il a trente cinq ans et prendra la relève de ses parents.

-        Si je comprends bien, vous avez tout prévu. Pour vous faire plaisir, je veux bien le rencontrer en espérant qu’il ne sera trop moche !

-        C’est à toi d’apprécier s’il te convient ou non, ma chérie ! Je suis contente de pouvoir annoncer ton accord à papa. Je l’invite dimanche avec ses parents.

-        Déjà ? Quel est son prénom ?

-        Pourquoi attendre, nous serons fixés ! Il se prénomme William.

-        Très alsacien, comme prénom !

 

Il ne sert à rien d’aller à l’encontre des décisions de sa mère, Anne a hérité de ce trait de caractère, tempéré par la diplomatie qui lui vient de son père. Elle a fort bien compris les intentions réelles de ses parents en lui proposant ce mariage de raison, ils ne tiennent pas à ce que leur fortune soit dilapidée par un coureur de dot.

Les invités arrivent, le soupirant, un bouquet de roses blanches à la main, semble intimidé en découvrant sa promise. Phénomène rare, Anne a grandi de cinq centimètres à partir de seize ans et ses cheveux ont foncé. Heureusement William affiche son mètre quatre vingt et la dépasse honorablement. Blond aux yeux bleus, cheveux coupés courts, il est assez bel homme, son large sourire accentue son charme.

-        Bonjour William, je vous remercie pour cette charmante attention !

-        Bonjour Anne, je suis ravi de faire votre connaissance !

-        Je vous propose une petite promenade dans le parc. Vous ne connaissez pas notre domaine ?

-        Avec grand plaisir ! Non, je découvre.

 

Elisabeth et Georges ont saisi l’intention spontanée de leur fille, elle semble conquise, ils en sont ravis. William, quant à lui, est accroché à ses lèvres, il marche à ses cotés sans la quitter des yeux. Anne a toujours subjugué son monde par son regard, tendre de nature il peut se charger d’éclairs foudroyants. Ils sont expressifs, leurs reflets imposent ses volontés sans qu’elle ait besoin de paroles inutiles. Le personnel en est conscient ainsi que les fournisseurs ou tout autre interlocuteur. Par contre la générosité de cœur et d’esprit qu’elle dégage lui acquiert  respect et  tendresse.

 

On la surnomme déjà : « Lady Anne ou la Châtelaine »

 

Par Mylady - Publié dans : MES MANUSCRITS
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Jeudi 31 juillet 4 31 /07 /Juil 15:59

 




Sa première nuit est emplie de rêves, Diane se transpose et imagine être l’héroïne du roman. Son réveil est joyeux car elle a décidé de changer sa vie et d’appliquer ces nouvelles règles. Le seul problème est qu’elle n’a ni serviteurs à dominer, ni amie intime qui pourrait l’aider. Qu’à cela ne tienne, elle suivra les conseils de Mylady laquelle, à travers ses écrits, deviendra son amie, son initiatrice.

Pimpante, elle dévale les escaliers vers la plage, en tenue de bain. N’est-elle pas déjà devant cet océan tant aimé par l’héroïne ? Serait-ce un présage ou une coïncidence ? C’est avec une optique différente et admiration qu’elle découvre le caractère des vagues. Diane s’imprègne de leur force et un sentiment agréable la traverse. Elle aspire l’air marin à pleins poumons et plonge dans les flots, se laissant porter puis combattant la houle avec énergie en nageant de toutes ses forces.

Ereintée mais heureuse, Diane s’affale sur le sable fin et laisse les rayons du soleil levant caresser son corps. En tant que femme toujours ordonnée, elle réfléchit au programme de la journée. En premier lieu, il s’agira de faire le marché pour un déjeuner léger de crudités et de fruits, puis l’après-midi elle ira à la plage de la commune. Après une bonne douche elle prendra son repas du soir au restaurant de ses amis. Satisfaite de ses décisions, elle retourne dans sa chambre et se prépare pour aller faire ses emplettes.

Diane fouille dans ses armoires car, si jusqu’à présent elle s’habillait toujours de manière classique, elle a maintenant envie de changer de look. Elle trouve une robe qu’elle n’a jamais osé porter, en lin, noire à bretelles enserrant la nuque, longue et droite, mais qui était trop échancrée à son goût découpée divinement dans le dos et laissant apparaître la naissance de ses seins généreux. Diane se contemple dans la glace, c’est une nouvelle femme qui se reflète dans le miroir mais elle lui plait, il suffit de trouver des escarpins assortis.

L’avocate déambule souriante, entre les stands des marchands, son panier au bras elle prend un malin plaisir à choquer ces dames et à se faire admirer par les messieurs. A sa grande surprise, contrairement à ce qu’elle avait pu penser, la majorité des femmes de la région la connaissant, lui rend son sourire et la salue avec sympathie. Une de ses voisines qu’elle ne connaissait que de vue lui adresse la parole.

-        Bonjour chère voisine, vous voici de retour dans notre belle région ?

-        Oui, Madame, quel bonheur ! Le temps est radieux.

-        Vous l’êtes davantage encore et je vous en félicite !

-        Merci madame, vos enfants et votre époux se portent bien ?

-        A merveille ! Que diriez-vous de venir prendre le thé un de ces prochains jours ?

-        Avec joie, je vous en remercie.

-        Nous conviendrons ensemble du jour, je vous souhaite encore un agréable séjour !

 

Sidérée, Diane n’en revient pas. Depuis cinq ans qu’elle a acquis sa demeure, c’est la première fois que cette charmante dame échange avec elle. Sa transformation vient de faire un premier miracle et, c’est stimulée, qu’elle continue ses emplettes.

L’après-midi, à la plage, Diane s’enhardit en s’allongeant sur son drap de bain et en enlevant le haut de son maillot pour se laisser bronzer seins nus. Elle n’a rien à envier aux autres femmes qui ont cette habitude depuis de longues années. Jusqu’à ce jour, sans être choquée pour autant, cela ne lui aurait pas effleuré l’esprit de les imiter. C’est fièrement qu’elle expose ses seins lourds mais fermes aux rayons de ce soleil enchanteur et aux yeux des touristes masculins.

Une douce sensation de pouvoir et de concupiscence l’envahit, quelle merveilleuse découverte.


********************************************************************** 

La suite du manuscrit révèle une rencontre fortuite sur la plage avec Geoffrey. Comme l’a suggéré Fidèle, je narre l’histoire de cet homme qui, intrigué de voir Diane plongée dans un manuscrit relié qu’il prenant pour un dossier, ose s’approcher d’elle et se présenter.

Amusée par sa curiosité, elle le défi de lire les dix premières pages. Il est sidéré, captivé, le rêve de sa vie va t’il enfin se réaliser ?

 

En attendant la fin de ce nouveau manuscrit, je vous suggère de lire le premier qui en est l’élément conducteur.

« L’ENFER AVEC TOI, C’EST LE PARADIS !!!

 

 www.mylady.fr

 

Par Mylady - Publié dans : MES MANUSCRITS
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Mercredi 30 juillet 3 30 /07 /Juil 02:10

SUITE 1

 

Sa dernière plaidoirie lui a donné entière satisfaction, elle a défendu avec succès une femme qui a demandé à divorcer d’un époux macho à l’extrême. La pauvre aura endurée une vie d’insultes et d’ignorance de la part de ce vil personnage. Jusqu’à ce jour, Diane défendait ces femmes avec professionnalisme sans pour autant éprouver vraiment de compassion mais, elle vient de découvrir, au fil des articles du blog de Mylady, que de tels comportements sont inadmissibles.

Sa cliente la remercie chaleureusement et la félicite d’avoir su trouver les termes et les arguments qui auront influencé la juge en sa faveur. L’avocat adverse, pourtant reconnu redoutable, n’a plus trouvé de répliques pour contrer sa consœur.

Fière et heureuse, Diane se sent transformée, avec une énergie nouvelle pour défendre les cas de ces femmes. Elle est convaincue que la lecture du manuscrit saura la conforter dans cet état d’esprit.

Sa dernière relation avec un confrère, à laquelle elle a rapidement mis un terme, s’est confirmée ne pouvoir aboutir au bonheur. Sans pour autant être consciente de la vraie raison, elle ne trouvait pas entière satisfaction avec cet homme d’un charme incontestable. Il essayait de la diriger, de lui imposer ses propres idées et surtout ses propres plaisirs. Pourtant, de nos jours, le machisme devrait être aboli, mais loin s’en faut, il existe toujours.

Les valises bouclées, Diane prend la route joyeusement avec des pensées qui lui donnent des ailes. La distance à parcourir, qui lui semblait toujours longue d’une extrémité à l’autre de la France, s’avère aujourd’hui plaisante et captivante. Elle prend le temps d’admirer les paysages qui défilent, la diversité de la nature selon les régions et les architectures propres à chacune d’elles.

S’arrêtant sur une aire d’autoroute, Diane s’installe à une table du restaurant avec son plateau du déjeuner. Les touristes sont surtout en couples avec leurs enfants, mais elle cherche les hommes seuls qui sont peu nombreux. Pourtant, non loin d’elle, la vue d’un convive attablé, lisant un document, l’interpelle. Il doit être commercial car son allure n’est pas estivale mais très professionnelle avec son costume cravate. Elle s’amuse à attirer son attention en laissant tomber un couvert. Le bruit de la chute lui fait lever la tête, il la regarde une fraction de seconde, Diane plonge ses yeux dans les siens, une magie s’opère. Le commercial se lève, ramasse le couvert qu’il lui tend respectueusement avec un sourire rougissant. Elle le remercie aimablement, il retourne à sa place et replonge dans sa lecture.

Mais quelle est la raison de ce changement de comportement ? Jusqu’à ce jour, quand elle laissait tomber un objet, elle se baissait pour le saisir. Mais là, instinctivement, elle a provoqué l’incident pour inciter cet inconnu à une réaction de respect et d’attention. Son stratagème à réussi comme par enchantement, Mylady a raison, il suffit de s’affirmer. Le fait de plonger son regard dans celui de cet homme, lui a fait comprendre que c’est à lui de s’empresser à lui rendre ce service.

Il a rougit mais pourquoi ? Serait-ce d’admiration ou était-il lui-même surpris de son empressement du a son regard qu’il ne pouvait ignorer ? Ce regard qui fut comme une invite, voir comme un ordre.

Diane se pose mille questions. Tout d’abord celle de la raison de ce fluide qu’elle a ressenti en voyant cet homme. Elle se demande s’il est conscient d’un état de d’infériorité envers les femmes comme elle en a découvert elle-même la suprématie en suivant les articles de cette Dominatrice.

Elle se dit qu’il faudra vraiment approfondir et analyser ce nouveau mode de vie.

Diane quitte la table en passant devant celle de son « cobaye » qui n’a d’autre alternative que de se lever pour la saluer.


Comme c'est grisant !!!

www.mylady.fr

 

à suivre ............

 

 

 

Par Mylady - Publié dans : MES MANUSCRITS
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Jeudi 19 juin 4 19 /06 /Juin 17:16


Mon fidèle Fidèle, a trouvé un début, un bon début de récit. L’idée m’a plu et mon imagination a suivi.

********************************************************************

Diane est une très belle femme dans la cinquantaine. Ses cheveux longs, auburn et merveilleusement bouclés, lui octroient un charme incontestable. Ses formes opulentes ajoutées à sa féminité donnent envie de se retourner en l’apercevant, de l’admirer tout en la respectant. Elle n’a jamais compris l’attitude de ces hommes qui ne font que s’émerveiller de sa beauté sans jamais oser l’approcher.

Seule depuis plusieurs années après un divorce sans enfants, une profession prenante d’avocate, elle aime se ressourcer en s’évadant en bord de mer. Plusieurs fois dans l’année, elle retrouve sa maison de la plage située en Bretagne. Celle-ci est perchée sur une hauteur, il lui suffit de descendre les marches pour accéder au sable fin et aux flots emplis de senteur d’iode.

De temps à autres, l’envie la prend de se rendre sur une plage plus peuplée non loin de sa demeure. Elle aime observer les gens, s’amuser à lire dans leurs pensées, imaginer leurs désirs sous la chaleur des rayons d’été.

Le mois d’août étant celui des vacances judiciaires, elle se réjouit de cette agréable perspective. Quelques jours avant son départ, elle trouve un site en surfant sur le net. Un article attire son attention, celui d’une Dominatrice qui se nomme « Mylady »

Passionnée, elle découvre la conception de cette femme qui possède un « art de vivre » très surprenant. Au fil de ses lectures de ce blog, Diane tombe sur l’annonce de son manuscrit « L’enfer avec toi, c’est le paradis !! » qui est en ligne. Se connectant sur le site indiqué elle y trouve le résumé du roman, elle a envie de le télécharger.

Le lendemain, Diane profite d’être seule à son étude pour imprimer les 260 pages du manuscrit et le relier comme tous ses dossiers de magistrature. En rentrant, elle le met au fond de sa valise en attendant d’y ajouter ses affaires pour le séjour. Un long mois de repos bien mérité l’attend, elle a hâte de retrouver son havre de paix. Egalement de pouvoir lire calmement ce récit dont elle a furtivement découvert quelques phrases qui l’ont, à sa grande surprise, émoustillée.

 

 

 

A suivre…………..

www.mylady.fr

 

Par Mylady - Publié dans : MES MANUSCRITS
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Mercredi 28 mai 3 28 /05 /Mai 16:15



Vous l’attendiez avec impatiente, vous pouvez enfin le lire !!!!


L’ENFER AVEC TOI, C’EST LE PARADIS !!!





http://www.mylady.fr


Je vous souhaite bonne lecture.

Mylady

Par Mylady - Publié dans : MES MANUSCRITS
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Mercredi 14 mai 3 14 /05 /Mai 18:35

Bientôt vous pourrez vous procurer les 10 chapitres, l’un après l’autre, de mon manuscrit :

 

*******************

 

L’Enfer avec toi, c’est le Paradis

 

Un grand parc, une belle maison, un couple de serviteurs dévoués, dans une Alsace accueillante…

Et surtout une Femme qui découvre sa véritable nature de Dominatrice. Machiavélique et tendre, sévère et amoureuse elle va, au cours d’une vie bien remplie, voir passer entre ses bras et surtout entre ses griffes, des hommes et des femmes auxquels elle fera découvrir tout à la fois l’Enfer et le Paradis, intimement mêlés.

Ils subiront ses tourments, et se livreront à Elle corps, cœurs et âmes. Et aucun de ceux qui l’auront approchée, aimée et subie ne pourra jamais l’oublier, même lorsque la vie les séparera. Elle restera inscrite dans leurs mémoires en lettres de feu.

Nous les découvrirons au fil des chapitres, avec leurs qualités et leurs défauts, mais surtout un point commun : Leur soumission, leur dévotion, leur Amour pour MYLADY !

Grâce, sa tendre amie, Laurette, Laura, Alexia, Maty le rebelle, le petit Benjamin, Valéry l’infidèle, Martial le bricoleur de génie, Romuald, Henry le maso, Frédérick son fidèle ami et d’autres encore, soumis, soumises ou dominatrices. Des portraits parfaitement rendus de personnages tous différents mais tous attachants (et souvent attachés).

Un supplice digne de la machiavélique Mylady sera de devoir attendre la parution des chapitres. Et plus d’un lecteur en perdra le sommeil….

 

Maîtresse Lia

 

*******************

 

 

Merci à toi Lia d’avoir su résumer mon manuscrit, de l’avoir corrigé avec patience et efficacité.

Merci d’être mon amie.

 

Je t’embrasse

 

Mylady

Par Mylady - Publié dans : MES MANUSCRITS
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